Trepalium
Trepalium
Xiii (2009)
genre : Thrash-death-groovy-boogie
9/10
Season Of Mist


Dring !! Dring !! « Ouais Gaet’ ?! On a reçu le nouveau Trepalium… » - « Déjà ?! » - « Bah ouais ! Le groupe fait la première partie de Gojira sur leur tournée française, alors la date de sortie est avancée… » - « Bon et bien, tu me l’envoies, je suis plus qu’enthousiaste de pouvoir l’écouter.»

C’est donc avec l’impatience d’un gosse scrutant le ciel pour apercevoir le Père Noël sur son traîneau, que pendant quelques jours j’ouvrais ma boîte à lettre, espérant y trouver ce troisième opus des mecs qui avaient, trois ans auparavant, mis en branle le paysage death français avec leur magnifique Alchemik Clockwork Of Disorder. En guise de visuel, au lieu d’y voir un produit purement marketing coca-colasien, à la longue barbe blanche et habillé de rouge, c’est un clown, psychopathe et machiavélique qui s’offre à mes yeux, annonciateur d’un contenu malsain et violent. Ce sentiment est effectivement confirmé dès les deux premiers morceaux, venant dès lors vous écraser de leur lourdeur robuste et brutale. En effet, même si au premier abord, les treize nouveaux titres mijotent dans la même marmite que leur précédent album, on est forcé de constater la qualité irréprochable d’un son (enfin) à la hauteur de la puissance développée par le quintette. Ce qui fait l’originalité de Trepalium est cette disposition à mettre en place des morceaux violents et écrasants, mais toujours au travers d’une dynamique groovy, tintée de blues et de jazz. A la fois technique mais absolument pas indigeste, l’entité du groupe prend naissance dans de nombreuses influences, si bien mises en corrélation, qu’il en devient presque difficile d’y faire quelconque rapprochement avec d’autres groupes. Rythmiques syncopées exécutées avec efficacité, mélodies inspirées tziganes (allez Django, chauffe les ficelles), blasts, breaks progressifs, mosh-parts déstructurées, ambiances chaotiques, atmosphères souillées, chant charismatique et offensif… voilà à quoi vous attendre. Soulignons le côté progressif développé sur le treizième titre instrumental en plage cachée, nous rappelant que le groupe n’est pas seulement un rejeton du mouvement que Gojira a engendré, il y a de cela une dizaine d’années. Trepalium est effectivement l’un des leaders incontestés de la scène metal française, et XIII en est désormais l’une des pièces maîtresses.

Ce nouvel opus est assurément l’un des albums de thrash/death les plus novateurs de sa génération. On est totalement conquis et pris au piège par la puissance et le groove régnant le long de ces 55 minutes de violence perverse et instable. Un troisième album confirmant avec clarté le talent de ces Picto-Charentais, qui mettent en forme une musique souillée, originale et agressive. Un album qui se savoure aisément une bière à la main (voir plus… mais jamais plus de trois en même temps) et à consommer sans modération… « Euh quoi : la bière ou la musique ? » - « Les deux pardi ! Oh Yeargh !!! Wapaleloula… »

Site : http://www.myspace.com/trepal

Gaet’