Dring !! Dring !! « Ouais Gaet’ ?! On a reçu le
nouveau Trepalium… » - « Déjà ?! » - « Bah
ouais ! Le groupe fait la première partie de Gojira sur leur
tournée française, alors la date de sortie est avancée… »
- « Bon et bien, tu me l’envoies, je suis plus
qu’enthousiaste de pouvoir l’écouter.»
C’est donc avec l’impatience d’un gosse scrutant le ciel pour
apercevoir le Père Noël sur son traîneau, que pendant quelques jours
j’ouvrais ma boîte à lettre, espérant y trouver ce troisième opus des
mecs qui avaient, trois ans auparavant, mis en branle le paysage death
français avec leur magnifique Alchemik Clockwork Of Disorder. En guise
de visuel, au lieu d’y voir un produit purement marketing
coca-colasien, à la longue barbe blanche et habillé de rouge, c’est un
clown, psychopathe et machiavélique qui s’offre à mes yeux,
annonciateur d’un contenu malsain et violent. Ce sentiment est
effectivement confirmé dès les deux premiers morceaux, venant dès lors
vous écraser de leur lourdeur robuste et brutale. En effet, même si au
premier abord, les treize nouveaux titres mijotent dans la même marmite
que leur précédent album, on est forcé de constater la qualité
irréprochable d’un son (enfin) à la hauteur de la puissance développée
par le quintette. Ce qui fait l’originalité de Trepalium est cette
disposition à mettre en place des morceaux violents et écrasants, mais
toujours au travers d’une dynamique groovy, tintée de blues et de jazz.
A la fois technique mais absolument pas indigeste, l’entité du groupe
prend naissance dans de nombreuses influences, si bien mises en
corrélation, qu’il en devient presque difficile d’y faire quelconque
rapprochement avec d’autres groupes. Rythmiques syncopées exécutées
avec efficacité, mélodies inspirées tziganes (allez Django, chauffe les
ficelles), blasts, breaks progressifs, mosh-parts déstructurées,
ambiances chaotiques, atmosphères souillées, chant charismatique et
offensif… voilà à quoi vous attendre. Soulignons le côté progressif
développé sur le treizième titre instrumental en plage cachée, nous
rappelant que le groupe n’est pas seulement un rejeton du mouvement que
Gojira a engendré, il y a de cela une dizaine d’années. Trepalium est
effectivement l’un des leaders incontestés de la scène metal française,
et XIII en est désormais l’une des pièces maîtresses.
Ce nouvel opus est assurément l’un des albums de thrash/death les plus
novateurs de sa génération. On est totalement conquis et pris au piège
par la puissance et le groove régnant le long de ces 55 minutes de
violence perverse et instable. Un troisième album confirmant avec
clarté le talent de ces Picto-Charentais, qui mettent en forme une
musique souillée, originale et agressive. Un album qui se savoure
aisément une bière à la main (voir plus… mais jamais plus de trois en
même temps) et à consommer sans modération… « Euh quoi : la
bière ou la musique ? » - « Les deux pardi ! Oh
Yeargh !!! Wapaleloula… »
Site : http://www.myspace.com/trepal
Gaet’
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