Tout en continuant sur la lancée de là où ils avaient laissé les choses en 2003 avec le très prog' - et très bon - A Natural Disaster, et en assimilant leurs expériences respectives individuelles (tournées en solo pour Danny et Vincent) ainsi que collectives (les efficaces réarrangements acoustiques de Hindsight), le groupe livre ici une sorte d'hybride de rock atmosphérique lumineux et sensible, d'un songwriting pop du plus bel effet - donnant par exemple naissance à des perles comme « Dreaming Light » - et d'un esprit progressif constant de par l'ambition des compositions.

L'aspect pop évoqué est omniprésent mais jamais n'agace, constamment transcendé par la personnalité des interprètes (la voix de Vincent en tête). Le groupe continue aussi de surprendre par des approches inédites : le piano comme colonne vertébrale de morceaux d'ores et déjà cultes comme « Summer Night Horizon » - oui, certes, il y avait « Pressure » sur A Fine Day To Exit, mais ici vous verrez, on est vraiment ailleurs - ou une musicalité et une prod' délivrant des univers jamais évoqués chez eux avec par exemple « Universal », sorte de blues-jazz-prog profond et désarmant. Le tout est emballé dans un mixage efficace, effectué par Steven Wilson (grand manitou de Porcupine Tree, entre 43 autres projets…). Ce dernier se fait une joie d'apporter un savoir technique bienvenu dans la production de la section rythmique (basse/batterie lisible et puissante, très très bonne surprise) mais qui ne rattrapera cependant pas les passages un peu plus faibles de cet album pourtant parfait dans les grandes lignes.

En effet, on regrettera tout de même que certaines chansons défilent de façon presque anonyme : un « Get Off, Get Out » qui sonne très / trop Porcupinetreediohead pour interpeller réellement, un « Everything » qui a du mal à convaincre, et un « Angels Walk Among Us » dont la surproduction fait regretter l'intense démo présentée par le groupe il y a de cela un an et demi ; exercice périlleux cependant salué par l'auteur de ces lignes.

L'album est donc globalement une très bonne surprise par sa versatilité et sa qualité dans la composition et d'arrangement (« A Simple Mistake » est toujours aussi prenante), mais pêche cependant sûrement par des petites imperfections qui certes ne bouleversent pas l'écoute générale, mais se feront peut-être moins évidentes à digérer par les fans après une attente aussi longue.

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Dale Whopper pour Metal Obs' / Noiseweb