Le chanteur M. Shadows l’avait promis peu après le décès du batteur et pilier du groupe James « The Rev » Sullivan en décembre dernier : le 6ème album d’Avenged Sevenfold verrait bien le jour à l’été 2010. La Deathbat toujours bien présente sur la pochette, ce Nightmare reprend les harmonisations à la tierce et les ballades introduites respectivement sur City Of Evil (2005) et Avenged Sevenfold (2007), avec en bonus un certain Mike Portnoy - le héros de James - derrière les fûts.

Comme d’habitude, les interventions de la tête pensante de Dream Theater sont archi-bandantes (des rocket-toms de « Nightmare » à l’intro de « Welcome To The Family »), mais n’éclipsent pas toutefois les belles performances vocales et guitaristiques. On saluera tout particulièrement le travail du soliste Synyster Gates (Brian Haner Jr. dans le civil) qui a eu la délicatesse de mettre son bagage technique acquis au G.I.T. au service de chaque chanson : le shred laisse ainsi place aux leads chantants sur « So Far Way » ou à de la slide - une première - sur « Tonight The World Dies ». La première partie de l’album frise ainsi la perfection, mais l’enchaînement de nombreuses ballades tristes (la voix de The Rev a été conservée sur le tragique « Fiction ») risque de déstabiliser les fans du côté crâneur du groupe.

Ceci étant, rien que pour les 10 minutes de « Save Me », à l’intro Prog saccadée et aux cordes en pizzicato de toute beauté, on peut classer Nightmare dans la petite poignée de CD incontournables de la New Wave Of American Heavy Metal. Album n°1 au Billboard début août devant Recovery d’Eminem, tournée anglaise d’octobre-novembre déjà sold out… Quand réussite artistique rime avec reconnaissance du public, que demander de plus ?

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J. C. Baugé