Va-t-on laisser un jour Chuck Schuldiner reposer en paix ? Pas certain, tellement le gars est considéré à juste titre comme un génie musical des temps modernes… Du coup, le seul et unique album de Control Denied ressort aujourd’hui chez Relapse, qui a acheté les droits à Nuclear Blast. Mais quel peut bien être l’intérêt de ressortir un album paru en 1999, alors que celui-ci a déjà été réédité ?
En fait, on a droit ici à un double CD renfermant l’album originel remasterisé, un nouveau livret avec des commentaires de Richard Christy, de nouvelles photographies inédites et les démos établies entre 1997 et 1999, en version instrumentale parfois, sauf le titre « Breaking The Broken », où Chuck est au chant avec une voix presque naturelle et une autre bien heavy sur les parties les plus brutales du titre ! Sacré cadeau pour les fans car pour le coup, cette version est vraiment inédite même si on se dit que Chuck a bien fait de finalement demander au terrible Tim Aymar d’assurer le chant sur l’album. Autre cadeau pour les fans, le bonus-track « Tune Of Evil », sorte de délire Black Metal / Grind / Rap sur fonds de blast-beats intenses ! Oui, vous avez bien lu… A noter que la version 3-CD ultra limitée à 1.000 exemplaires contient d’autres versions démos avec Chuck au chant !
Mais revenons à la genèse de cet album, en 1998. Chuck annonce après la sortie de The Sound Of Perseverance qu’il met Death entre parenthèses, désireux de partir vers quelque chose de plus mélodique et Heavy (la reprise de « Painkiller » de Judas Priest sur cet album n’était donc pas anodine)… Drame complet pour les fans de Death ! Et quand sort ce The Fragile Art Of Existence (au titre noir incroyablement prémonitoire quand on sait que Chuck déclare sa tumeur mortelle au cerveau en même temps que la sortie du disque et qu’il meurt finalement 2 ans plus tard), tout le monde n’adhère pas à cette nouvelle direction plus Heavy. Sauf que 11 ans plus tard, on se rend compte que cet album est toujours une vraie tuerie de Heavy Prog’ labélisé USA ! Des titres comme « Consumed », « Breaking The Broken », « Expect The Unexpected » ou encore « The Fragile Art Of Existence » sont aujourd’hui passés à la postérité : imaginez les meilleures parties mélodiques et Speed-Metal de Death interprétées en version Heavy (par Tim et Chuck pour pas mal de backing) et vous obtenez Control Denied ! Techniquement, cet album est imparable, avec notamment un Steve Di Giorgio à la basse, carrément monstrueux, et un Richard Christy à la batterie inspiré !
Bref, vous l’aurez compris, pour une fois, voilà une réédition qui sert à quelque chose en tout cas pour les fans et si vous étiez trop jeunes en 1999, achetez cet album ; vous vous rendrez compte une nouvelle fois à quel point Chuck Schuldiner était totalement génial ! Quand je pense que ça va bientôt faire 10 ans que mighty Chuck nous a quittés ; je crois bien que je ne m’en remettrai jamais et je ne suis pas le seul !!
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Will Of Death