Les petits génies d’Atlanta reviennent déjà au charbon avec un quatrième essai (si l’on inclut l’autoproduit Futility paru en 2004) et franchement, à l’heure où certaines formations se copient et se cannibalisent, cela fait plaisir d’entendre un tel groupe !

Suivant les traces des très bons The Hinderers (2007) et The Concealers (2009), ce disque éponyme s’avère excellent de bout en bout. Il contribue ainsi avec brio d’affirmer le style original et dissonant de Daath, quelque part entre le Death Metal technique, le Thrashcore et le Heavy Metal aux influences néo-classiques, que l’on pourrait plus généralement synthétiser par du Metal extrême moderne. Coproduit par Mark Lewis (qui avait travaillé sur le précédent album avec Jason Suecof) et le guitariste Eyal Levi (en interview dans ce numéro), cette nouvelle création impressionne. Et l’auditeur ne sait ici où donner de la tête ou plutôt de l’oreille ! Des attaques rythmiques de « Destruction/Restoration » à l’excellente intro crescendo, tout en puissance, d’ « Oxygen Burn », en passant par l’utilisation différente désormais des claviers (« Indestructible Overdose ») qui autrefois pouvaient évoquer certains combos de Speed ou Black Metal symphonique, nos Américains maîtrisent continuellement leur sujet. Ils arrivent même à être encore plus concis que par le passé (la durée moyenne des nouveaux titres flirtant avec les trois minutes), ce qui étonne pour une telle œuvre si patchwork à la première écoute et qui en fin de compte se révèle riche, complexe et versatile. Les soli de guitares de la paire Levi/Werstler sont d’une fluidité déconcertante sans être indigestes. Quant au travail de Kevin Talley accompli derrière son kit de batterie, c’est tout bonnement impressionnant (comme sa technique groovy due au décalage de sa grosse caisse par rapport aux riffs), rappelant qu’il a été jadis batteur de Dying Fetus, Misery Index ou Chimaira (le divin « Oxygen Burn » de nouveau)…

Bref, sans aucun doute un des disques les plus intéressants de l’année 2010.

Site : http://www.myspace.com/daath

Seigneur Fred