Earl Greyhound est-il en passe de remplacer The Strokes dans le cœur des New Yorkais ? C’est tout le mal qu’on souhaite à ce trio formé en 2002 autour du noyau dur Matt White (chant, guitare) / Kamara Thomas (chant, basse, coupe afro à la Angela Davis). Après un premier album - Soft Targets (2006) - renfermant bon nombre de pépites Rock Hard, qui a permis au groupe de tourner avec Gov’t Mule et Chris Cornell, voici donc Suspicious Package. Le visuel est très 70’s - du logo kitsch à la photo fleurant bon l’amateurisme - et la musique l’est tout autant : tour à tour Rock, Noisy, acoustique… décousue. Le son concocté par Dave Schiffman (The Mars Volta, Red Hot Chili Peppers, System Of A Down) est brut de décoffrage, pour ne pas dire crade, notamment au niveau de la batterie aux peaux détendues de Ricc Sheridan.
La version digipack de l’album peut se décomposer en trois parties : la première est assez Rock, grungy (« The Eyes Of Cassandra » et sa surprenante intro de percus latines), indé (« Shotgun » emmené par la basse en overdrive) ou popisant (l’excellent « Sea Of Japan » rappelant parfois les Stooges). Puis le bien nommé « Bill Evans » casse le rythme avec une structure mélancolique typique des 70’s au piano… L’atmosphère ne redeviendra électrique qu’avec la montée en puissance de « Misty Morning ». Enfin, pour les novices, le groupe offre une séance de rattrapage avec trois morceaux extraits de Soft Targets, dont les excellents « S.O.S. » (Led Zep meets Lenny Kravitz), et « I’m The One » sur lequel la gratte se lâche en pentatoniques.
Well, le groupe affiche un look bien étudié de bobos « united colors of Benetton » et les compos ne sont pas Metal pour un sou, alors que fait cette chronique dans les sélections du mois ? Eh bien, c’est que la musique d’Earl Greyhound est immédiate, organique, tout simplement agréable à écouter… et encore plus en version vinyle 180 grammes !
Site : http://www.earlgreyhound.com
Site : http://www.myspace.com/earlgreyhound
J. C. Baugé