Derrière ce nouvel album au nom mystérieux se cache en fait le tout premier enregistrement d’Earth (mis en boîte aux Smegma Studios) que nous propose Southern Lord. A l’époque, le label Sub Pop va finalement sortir un EP seulement contenant les deux parties de « A Bureaucratic Desire For Revenge » et le groupe va passer à autre chose en s’attaquant à l’album Earth 2. Les autres titres vont ensuite sortir éparpillés sur des formats divers. Et Southern Lord réédite donc l’ensemble pour la première fois sous sa forme originelle de véritable album, avec un nouvel artwork et des notes de Dylan Carlson. Sympa le cadeau.
D’autant qu’à l’écoute de l’album dans sa globalité, on se rend encore plus compte de son importance fondatrice. Earth était en train de créer ce qui allait être appelé le Drone. Entouré de ses potes Slim Moon, Joe Preston et un certain Kurt Cobain, Carlson envoie des riffs doom, à la limite de l’implosion, dans un magma contemplatif et répétitif. Si on peut parler effectivement de Doom sur certains titres - ne serait-ce qu’à cause de la présence de vrais riffs et d’une rythmique rock « normale » - l’aspect monolithique et redondant est lui réellement nouveau à l’époque. Mais ce n’est pas tout. Sur des titres de prime abord anodins comme « German Dental Work », Earth décolle pour de bon et invente littéralement le Drone, avec ce bourdonnement guitares/basse massif.
Ça vaut le coup ? Oui, oui et mille fois oui, pour l’aspect « historique » de l’objet, la participation étonnante de Kurt Cobain et pour des titres monstrueux comme « Ouroborus Is Broken » dont le clip est d’ailleurs toujours aussi impénétrable.
Site : http://www.myspace.com/earthofficial
Yath