Présent sur un split avec Rosetta et Year Of No Light à la fin de l'année dernière, East Of The Wall (né des cendres de Postman Syndrome) livre aujourd'hui le successeur de Farmers Alamanac. Le groupe avait tout pour réussir le tour de force : un nouveau label très respecté (Translation Loss), un producteur qui l'est tout autant (Will Putney : Clutch, King Crimson, etc.) et un nom qui commençait à clairement dépasser les frontières de son New Jersey natal. Surprenant donc, que Ressentiment ne soit pas plus excitant que cela.
East Of The Wall ressemble à une sorte de croisement entre Dillinger Escape Plan (période Miss Machine, comme sur « Salieri »), Don Caballero et Dredg. Ce nouvel album propose bien entendu des passages intéressants, travaillés, où les musiciens prennent leur pied en montrant qu'ils savent véritablement jouer ensemble. Mais ce n'est pas pour autant que l'on est transcendé du début à la fin ; la longueur y est peut-être pour quelque chose (treize morceaux pour plus d'une heure de musique pareille, c'est dur à suivre). La capacité d'East Of The Wall à chier un truc cohérent, où les plans non seulement se suivent et ne se ressemblent pas, mais où ils se complètent et s'enchevêtrent également, reste encore à prouver. À vouloir en faire beaucoup, East Of The Wall finit par en faire un peu trop. C'est parfois un peu la branlette.
Un plan calme par ici, un autre par là, des grattes on-kiff-aussi-le-jazz ici, des voix on-apprécie-l'emo là, une section rythmique qui s'énerve ici, des expérimentations post-free-metal là. Dans l'idée oui, dans la pratique, un peu moins. Un album plein d'idées donc, créatif, rapide, joué juste, mais manquant passablement de cohérence.
Site : http://www.myspace.com/eastofthewall
Gilles Der Kaiser