Libérer et musicaliser le chaos urbain et la dégénérescence d’une société en perdition fut l’un des principes fondateurs de ce qui devint le Nu-Metal pendant les années 90. Korn, Slipknot, Machine Head ou Sepultura l’ont fait et firent la critique d’une jeunesse bafouée et perdue dans les affres d’une société décadente. Une époque révolue mais pas complètement oubliée. A l’heure où la course à la technique et à la non-conformité est devenue la nouvelle norme, certains groupes décident encore de hurler leur haine de manière bien plus primaire et sauvage. Emia en fait clairement partie.
Les Toulousains, grimés à la manière d’une troupe lugubre, bénéficient d’une production absolument énorme et tracent rapidement le sillon d’un Thrash syncopé et violent coincé entre un Fear Factory et un Machine Head sous acides. Des narrations parfois très tourmentées (« Run To Live ») évoquent un certain Corey Taylor alors que la vision plus Hardcore et brutale de « Child » se rapprocherait plus volontiers de l’univers actuel d’October File. Greg, le vocaliste, peut se targuer de posséder toujours le bon ton, à la fois hurlé, vociféré, parlé ou complètement chanté, il survole ce premier essai pour placer Emia dans la catégorie des véritables révélations.
Sans subjuguer, Emia tente et surprend là où Ektomorf et Soulfly ne sont plus que les ombres moisies d’eux-mêmes. Ce premier EP n’est que le commencement d’un futur qu’il faudra suivre avec beaucoup d’attention…
Site : http://www.myspace.com/emiaspace
Eternalis