La pochette d’un album, c’est comme le décolleté plongeant d’une poitrine voluptueuse, ou un entrejambe charnel, habillé de bas aguicheurs : quand c’est aussi parlant, ça donne envie d’en explorer les moindres recoins. Au-delà de la représentation graphique illustrée, la teinte qu’elle renvoie conditionne bien souvent, par ses codes couleurs, l’état d’esprit dans lequel l’album va nous plonger.

(A Lament for…) The Addicts, le premier album de Hangman’s Chair, était sombre, alcoolisé, fumant et poussiéreux, tout comme laisser transparaître l’artwork de son auteur, Jüül. Du doom/sludge bien gras et lourd imbibé de toutes les addictions envisageables. Avec Leaving Paris, le propos est toujours aussi glauque et underground (l’illustrateur est encore le même), mais il faut y ajouter une forme plus chirurgicale. Blanc comme un bloc opératoire, voire le carrelage d’un abattoir. Car finalement, ça saigne toujours autant, d’un coup de couteau tranchant et radical, entremetteur d’un rock aiguisé, forgé dans la lourdeur des riffs. Moins déprimant qu’auparavant, mais pas pour autant plus joyeux dans les textes, la musique de ces Parisiens se nourrit dans le hard-rock des plus grands (ah ! les années 70), pour personnellement déverser un compromis sludge/stoner des plus remarquables.

Certains crieront au plagiat ; nous, on préfère parler de talent, car ils se font rares les disques qui vous donnent soif de bourbon avec autant de passion et de feeling… Qui plus est, en France.

Site : http://www.myspace.com/hangmanschair

Gaet’