De la noirceur des catacombes de la capitale, voici le deuxième opus de Hell Militia. Toujours avec des membres d’autres groupes du coin ; à croire que les zicos sont rares sur Paris puisque ce sont toujours un peu les mêmes que l’on voit participer à divers projets, ou leur inspiration est si débordante qu’ils ne peuvent s’en tenir qu’à un seul groupe… Voyons ce que nous réserve cette album au titre si…hum… évocateur.

Tout d’abord, le son est correct pour le style, sans être transcendant, en particulier sur les passages rapides dont le rendu est un peu confus. On essaye ici clairement de se rapprocher des anciens faiseurs de drakkars venus du froid. Les larsens ambiants plongent l’auditeur dans une sorte de mal être, notamment sur les thèmes lents et obscurs qui reste la force majeure de la milice des enfers, peut-être pas suffisamment exploités d’ailleurs (« Born Without Light » & « The Pig That Became A God »). Les reverbs des guitares enveloppent une batterie assez carrée. La voix est rageuse et s’essaye à varier les plaisirs en donnant des touches originales aux compos, même si parfois on n’est pas très loin du théâtral grotesque (« Et Inferno Est »). Au moins une touche personnelle suppurant la damnation englobe cet album qui émerge des abysses.

Sans révolutionner le genre, Last Station… reste un bon album de Black qui dégouline la malfaisance. Même si ça s’éternise un peu et que certains titres auraient pu se permettre d’être largement épurés, on peut parler ici d’une vraie ambiance glauque et nihiliste. Evil spells !

Site : http://www.myspace.com/ontheroadtodeath

Vincent Dragon