Vous allez croire qu’on est amoureux, mais rares sont les artistes aussi
accomplis qu’Ihshan sur la scène Metal moderne. Bien sûr,
le passé glorieux du monsieur dans le meilleur groupe de Black
Metal que le Malin ait enfanté, Emperor, y est peut-être
pour beaucoup. Mais, au-delà de différents projets avec
sa femme plus ou moins réussis, c’est bien sous son nom propre
qu’il inscrit une fois de plus ses lettres de noblesses. Commencé
péniblement avec The Adversary, puis prolongé avec le brillant
AngL, After clôt en beauté ce qu’Ihsahn considère
comme une trilogie. Nous y verrons plus une montée en puissance
d’un artiste accompli, cherchant à chaque fois à repousser
ses limites. Si d’entrée ce nouveau disque rappelle par son côté
épique les meilleurs heures d’Emperor, il se démarque par
son côté beaucoup plus orienté guitares, non pas démonstratives,
mais des guitares incisives, percutantes, avec des riffs très inspirés.
Et au milieu du déluge très extrême viennent se greffer
des constructions empruntant souvent au prog’, parfois au free jazz (on
entend même du sax sur l’album). Les morceaux sont longs, suffisamment
pour que chaque idée, chaque ambiance, soient poussés au
maximum pour atteindre souvent la perfection. La voix hurlée unique
et atypique d’Ihsahn rajoutant en plus un côté oppressant.
Le monsieur a surtout enfin compris qu’il ne pouvait pas tout faire tout
seul, et donne à ce disque une production digne qui faisait cruellement
défaut à ses prédécesseurs. Un album singulier,
exigeant avant d’en tenir toutes les ficelles, mais ô combien jouissif.
Geoffrey
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