L’été est propice aux all-star bands puisqu’après Witchery, c’est au tour d’Insidious Disease de sortir son 1er album, ce malgré une formation en 2004 et une prestation remarquée au Wacken l’an dernier. Que peut-on bien attendre d’une formation formée des vieux brisquards que sont l’inusable Shane Embury (Napalm Death entre - beaucoup - d’autres !), Tony Laureano (Nile, 1349), Silenoz (Dimmu Borgir) et Marc Grewe (Morgoth), si ce n’est une certaine idée du Death Metal emballée dans un bel écrin ?
Sans être un disque haut de gamme, Shadowcast se révèle être une œuvre efficace et intelligente en parvenant à trouver le bon dosage entre respect du passé et une modernité de bon aloi. Les auditeurs noteront d’abord un disque relativement primaire mettant en évidence des sonorités et des vocaux rappelant les prémices du style. Mais rassurez-vous, amateurs de mid-tempos, de double grosse caisse et de riffs tranchants, vous trouverez de quoi être satisfait dans cet ensemble varié et surtout cohérent. Pour preuve, le songwriting d’habitude si particulier de Silenoz et Shane Embury dans leurs groupes respectifs parvient ô miracle à s’effacer au profit d’une identité propre.
Ce qui fait réellement le sel de Shadowcast est moins la célébration d’un passé moribond (cf également le délire de la pochette forcément censurée) que l’avènement d’un savoir-faire de certains maîtres du style réunis au service d’une ambiance et d’un certain sens de la mélodie (le superbe « Facemask » et « Abandonment »).
Leopold Saroyan |