The Passage est le second album d’Iron Man, sorti initialement en 1994, peu de temps après le premier opus du groupe d’Al Morris III (Black Knight). Cet adorateur de Sabbath (Cf interview) a peut-être changé son équipe pour The Passage, mais il ne faut surtout pas s’attendre au moindre changement niveau contenu.
The Passage est un peu comme son prédécesseur, mais en mieux. Le son est plus chaud et plus rond. Le nouveau chanteur, Dan Michalak, est plus versatile et sa voix est moins métallique et moins irritante que celle de Rob Levey. Al Morris III est une machine à riffer imparable. Chaque chanson possède son moment de bravoure, son break ou son accélération inexplicable. Il n’y a en fait rien d’exceptionnel en soi chez Iron Man, qui peut simplement être décrit comme un groupe de Doom traditionnel appliqué. Et c’est justement ce diable d’Al Morris qui fait la différence. L’association d’un son de gratte mythique et incroyablement fuzzy à des riffs et des soli cosmiques font d’Al Morris III un des guitaristes les plus impressionnants du genre. Un mec à l’ancienne, qui allie blues, énergie et mélodies, sans se soucier une seconde de l’aspect technique. The Passage n’a en fait pas pris une ride (contrairement à Black Knight) et il est juste bourré de tubes Doom de premier choix (« Waiting For Tomorow », inusable).
Shadow Kingdom continue donc son travail pour l’histoire avec la réédition de cet album majeur du genre, et nous gratifie en bonus d’un DVD composé d’images live d’époque. Le son est pourri, l’image est de qualité amateur et le groupe est assez statique sur scène. Mais voilà, même dans ces conditions minables, la qualité des riffs de ce sacré Al Morris saute aux oreilles. Ce mec est énorme.

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Yath