On dit en général qu’on ne change pas une équipe qui gagne (ou qui perd si on parle de foot, suivez mon regard…). Eh bien là, en l’occurrence, le duo norvégien fondé en 1993 par Morfeus et Daemon, a muté en un « one man band » et se révèle moyennement inspiré. Pourtant parrainé dès ses débuts par Samoth (Emperor, Zyklon et désormais The Wretched End) via son label Nocturnal Art Productions, Limbonic Art s’était vite affirmé comme un excellent groupe de Black Metal symphonique, essentiellement axé studio à travers des œuvres ambitieuses telles que Moon In The Scorpio (1996) et In Abhorrence Dementia (1997). Après une pause entre 2003 et 2006, le groupe était revenu aux affaires avec le correct Legacy Of Evil, brutalisant toujours un peu plus leur musique caractérisée par des claviers malheureusement en retrait et toujours cette boîte à rythme, les deux compères ne voulant pas se limiter à la technique humaine ni s’embarrasser d’une tierce personne.
Phantasmagoria est donc aujourd’hui l’œuvre d’un seul homme, Daemon. Il accouche égoïstement de douze déflagrations soniques où les influences wagnériennes ont quasiment disparu… Son chant déchiré accentue l’impact des morceaux désormais guidés par les riffs de guitares acérés et extrêmement efficaces (« Crypt Of Bereavement » ou l’intro presque thrashy de « Curse Of The Necromancer ») et non plus par les envolées symphoniques comme dans le passé. Trop souvent, les breaks se font désirer et cela devient un peu redondant malgré la qualité d’interprétation de l’homme-orchestre. Le très lourd et oppressant « Dark Winds » permet une pause presque salvatrice pour repartir de plus belle avec le trompeur « A World In Pandemonium ». C’est un peu les montagnes russes sauf qu’on reste trop souvent en hauteur et on en oublie de descendre (« Prophetic Dreams »).
Pour les néophytes, certains risquent de se perdre dans cet univers ; quant aux fans nostalgiques, ils regretteront ce petit plus qui rendait Limbonic Art mystique à la fin des années 1990…
Site : http://www.myspace.com/officiallimbonicart
Seigneur Fred