Ca fait un bout d’temps que l’on avait plus entendu parler de notre stakhanoviste doyen du Death Metal, Paul Speckmann. Célébré il y a plus de 20 ans par ses pairs comme un pionnier du style, de gros problèmes de labels, un line-up vacillant et surtout une arrivée sur le marché trop tardive ont empêché notre ours de s’approcher du succès qu’il aurait pu toucher 2 ans plus tôt. Master s’évertue sous son nom à sortir régulièrement des albums sous l’anonymat plus ou moins prononcé de son label, sans soutien de quiconque et certainement pas des grands tourneurs qui ignorent encore le groupe aujourd’hui.

Le disque donc, The Human Machine. La formule consacrée du power-trio s’applique encore à cette nouvelle offrande, peut-être moins rapide et brutale. Le son de guitare est étonnamment bien gras et sous-accordé pour notre plus grand plaisir, le reste se déroule comme du papier à musique en quelque sorte puisque pas grand-chose ne vient perturber le programme de pendant 35 minutes : du mid-tempo lourdingue à souhait associé aux vocaux si reconnaissables mi-Thrash mi-Death. Un agréable parfum de début des années 90 plane sur le disque, tant dans les riffs tournant en boucle (« True Color », « Worship The Sun ») que la pochette façon Ed Repka. C’est bien dans les vieux pots que Paul concocte ses meilleures soupes.

Il est peu probable que ce disque change la donne et qu’il engrange de nouveaux fans pour Master, tant la simplicité et la naïveté de son style, dans ses arrangements, sa production crue et son côté in your face, semblent anachroniques face aux standards actuels du Death Metal.

Léopold Saroyan