Il serait peut-être temps que les masses métalliques s’ouvrent
un peu plus. Il y a des styles, comme ici le thrash death, dominés
par certains d’une telle force que les groupes méritants, souvent
tout aussi intéressants musicalement, se retrouvent à jouer
perpétuellement les second couteaux. Et ce, malgré une succession
d’albums constants dans leur qualité. Faute peut-être aussi
à nous, gratte-papiers dominés par la subjectivité
et pas si enclins à la nouveauté que cela. Au moins, pour
Mnemic, cela fait des années qu’on vous bassine sur la qualité
de la formation danoise, sur la précision chirurgicale de ses riffs,
sur ce mélange subtilement dosé de violence et de mélodies
immédiatement mémorisables. Et si nous pensions que l’arrivée
du frenchy Guillaume Bideau allait aider à populariser le groupe
dans l’Hexagone, il n’en fut rien, même quand les Metallica eux-mêmes
parlaint de la formation comme l’une de leurs préférées,
rien que ça. Alors si Passenger apparaît aujourd’hui comme
un album de transition, Sons Of The System en garde certains éléments,
notamment les plus agressifs et les plus chaotiques, pour sublimer des
riffs thrash, des ambiances au synthé pesantes, et toujours cet
amour immodéré pour les constructions et les polyrythmies
si chères à Meshuggah. Entre agression et passages plus
aérés, Sons Of The System alterne les plaisirs avec une
constance dans la qualité. Ne reste juste, à vous, auditeurs,
qu’à nous faire confiance.
Geoffrey
|