Nachtmystium a toujours été un groupe à part, hors des modes, des conventions, de l’avis des autres et surtout des attentes d’une quelconque scène. Avec Assassins : Black Meedle pt I sorti voici deux ans, les Américains avaient surpris tout le monde en abandonnant presque totalement l’essence Black Metal pour, sans complètement oublier la noirceur du genre, se pencher sur une musique bien plus psychédélique, plus lente, tordue et crade.

A la croisée des chemins entre du Black Metal suffocant et l’aspect psyché d’un Pink Floyd, notamment dans les mélodies et les atmosphères dégagées, Nachtmystium se pose comme un électron libre une nouvelle fois, un ovni musical très intéressant musicalement mais trop souvent à la peine lorsqu’il s’agit d’être réellement transcendant. La production très sale, presque grésillante, sied à merveille à la musique des Américains, les mélodies typiquement Black en trémolo sont de rigueur, les blasts effrénés également et c’est finalement d’un point de vue vocal qu’il faut aller chercher la différence. Ecorchée certes, mais probablement moins haineuse ou misanthropique, parfois même presque catchy, évoquant par ailleurs quelque peu le chant de Tom G. Warrior (ex-Celtic Frost, Triptykon), il est un vivier de mélodies allumées d’un homme que l’on croirait en proie à des champignons hallucinogènes.

Malheureusement, au final, l’album reste relativement plat, sans relief ni émotions réellement fortes. Loin de se révéler un monument de noirceur, loin d’être révolutionnaire, transcendant ou à même de délivrer des frissons, il est juste original, mais néanmoins lassant. On ne pourra qu’être déçu de voir que ce qui aurait pu être génial n’est finalement qu’acceptable… tout au plus…

Eternalis