15 juin 1989, sort le premier album de Nirvana. Jeune groupe originaire
d’Aberdeen, ville morose, paumée à plus d’une centaine de
kilomètres de Seattle et peuplée de bûcherons au chômage.
Bleach sort alors chez le label indépendant Sub Pop, qui, grâce
à un projet novateur, le Sub Pop Singles Club - consistant à
abonner sa clientèle afin de récolter les fonds nécessaires
pour promouvoir ses sorties – s’est vu être l’élément
déclencheur de l’intérêt que le reste du monde portera
sur Seattle, et la scène dite « grunge »
(sachant que ce terme fait plus référence à un look
vestimentaire et une attitude, associé au rock alternatif), aux
débuts des années 90. Nirvana avait sorti sous ce concept
un premier single, « Love Buzz » (reprise des Hollandais
de Shocking Blue) avec en face B « Big Cheese ».
Dès lors, le groupe commençait à impressionner ceux
qui s’intéressaient à ce nouveau berceau du rock, de par
son son puissant, lourd et crasseux, mais surtout par la gueulante effrénée
d’un Kurt Cobain à l’apparence timide et calme. Chose qui se révélait
totalement différente lorsque le groupe montait sur scène.
Et depuis son premier concert en avril 1988, le groupe s’était
vu convaincre la scène régionale de Seattle, notamment grâce
à des prestations chaotiques. Et c’est ainsi que Bruce Pavitt et
Jonathan Poneman s’accordèrent à sortir le premier album
de ce qui deviendrait à l’avenir l’un des groupes les plus importants
du début des années 90.
Que dire de plus que ce qui n’a déjà été dit ?
Si ce n’est que Jack Endino allait, sans le savoir à ce moment-là,
enregistrer aux Reciprocal Recordings, sa plus grosse réussite
en termes de vente, pour la modique somme de 606,17 dollars. Bleach s’est
vendu à 30.000 copies avant la sortie de Nevermind, et 500.000
après. Qui aurait pu dire à l’écoute de cet album
que Nirvana allait devenir une vraie machine à tubes et allait
révolutionner le son rock des années 90 ? Personne.
Toujours est-il que vingt ans plus tard, cet album n’a pas pris une ride
(tout comme ses successeurs d’ailleurs). Et c’est pour fêter les
vingt ans du disque qu’une Deluxe Edition remasterisée par Jack
Endino tombe dans les bacs. Avec en prime un live d’époque enregistré
au Pine Street Theater, en 1990, à Portland. Un vrai bon live brut,
qui retransmet bien ce qu’était Nirvana à cette période :
un groupe qui se cherchait encore et qui ne savait pas encore ce qu’il
allait devenir un an plus tard avec la sortie de Nevermind. Un live naïf,
plein de sincérité et honnête.
Site : http://www.subpop.com
Gaet’