Nirvana
Bleach: Deluxe Edition (2010)
genre : Mythe à 606,17 $
-/10
Sub Pop/ Rhino / Warner Music


15 juin 1989, sort le premier album de Nirvana. Jeune groupe originaire d’Aberdeen, ville morose, paumée à plus d’une centaine de kilomètres de Seattle et peuplée de bûcherons au chômage. Bleach sort alors chez le label indépendant Sub Pop, qui, grâce à un projet novateur, le Sub Pop Singles Club - consistant à abonner sa clientèle afin de récolter les fonds nécessaires pour promouvoir ses sorties – s’est vu être l’élément déclencheur de l’intérêt que le reste du monde portera sur Seattle, et la scène dite « grunge » (sachant que ce terme fait plus référence à un look vestimentaire et une attitude, associé au rock alternatif), aux débuts des années 90. Nirvana avait sorti sous ce concept un premier single, « Love Buzz » (reprise des Hollandais de Shocking Blue) avec en face B « Big Cheese ». Dès lors, le groupe commençait à impressionner ceux qui s’intéressaient à ce nouveau berceau du rock, de par son son puissant, lourd et crasseux, mais surtout par la gueulante effrénée d’un Kurt Cobain à l’apparence timide et calme. Chose qui se révélait totalement différente lorsque le groupe montait sur scène. Et depuis son premier concert en avril 1988, le groupe s’était vu convaincre la scène régionale de Seattle, notamment grâce à des prestations chaotiques. Et c’est ainsi que Bruce Pavitt et Jonathan Poneman s’accordèrent à sortir le premier album de ce qui deviendrait à l’avenir l’un des groupes les plus importants du début des années 90.

Que dire de plus que ce qui n’a déjà été dit ? Si ce n’est que Jack Endino allait, sans le savoir à ce moment-là, enregistrer aux Reciprocal Recordings, sa plus grosse réussite en termes de vente, pour la modique somme de 606,17 dollars. Bleach s’est vendu à 30.000 copies avant la sortie de Nevermind, et 500.000 après. Qui aurait pu dire à l’écoute de cet album que Nirvana allait devenir une vraie machine à tubes et allait révolutionner le son rock des années 90 ? Personne. Toujours est-il que vingt ans plus tard, cet album n’a pas pris une ride (tout comme ses successeurs d’ailleurs). Et c’est pour fêter les vingt ans du disque qu’une Deluxe Edition remasterisée par Jack Endino tombe dans les bacs. Avec en prime un live d’époque enregistré au Pine Street Theater, en 1990, à Portland. Un vrai bon live brut, qui retransmet bien ce qu’était Nirvana à cette période : un groupe qui se cherchait encore et qui ne savait pas encore ce qu’il allait devenir un an plus tard avec la sortie de Nevermind. Un live naïf, plein de sincérité et honnête.

Site : http://www.subpop.com

Gaet’