Cette collaboration éponyme entre les Texans de Pyramids et le duo canadien Nadja, s’étend le long de quatre titres élancés (aux durées oscillants entre dix et vingt-deux minutes). Une musique brumeuse et ambiante, prenant écho dans les méandres d’une rivière glaciale, guidée par un relief escarpé et glabre. Une confrontation mélancolique entre sons naturels (piano, guitare, basse…) et élans synthétiques (grésillements, boîte à rythme techno-blackoide…). Le résultat est tout simplement magistral. Un disque empli de poésie et étrangement complexe, de par sa richesse texturale et les innombrables rêveries obscures auxquelles il nous invite. On se laisse totalement emporté par tous ces courants sinueux, et on apprécie l’intensité et la richesse du propos.
Que ces deux groupes s’associent autour d’un disque, cela n’a rien de surprenant. Ce qui séduit, c’est la manière dont ils arrivent à mettre à profit leurs deux univers pour en former un troisième assurément autonome. Soutenus au chant par Chris Simpson de Mineral (« Another War ») et Albin Julius de Der Blutharsch (« An Angel Was Heard To Cry Over The City Of Rome »), les deux garants de ce mirifique album se sont aussi entourés de Simon Raymonde (Cocteau Twins) à la basse, James Plotkin (Khanate, Khlyst, Jodis) au mixage et Colin Marston (Dysrhythmia, Behold… The Arctopus) à la production. Froid, obscure et éploré.
Site : http://pyramidswithnadja.com
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