Il doit y avoir au moins une douzaine de groupes officiels qui s’appellent Revelation. Le sujet du jour est américain et il pratique du doom. Pas difficile à deviner quand on regarde le label sur lequel le groupe est désormais signé. Fin 2009, Shadow Kingdom a réédité le troisième opus de Revelation dans une version remasterisée et dont le premier pressage est épuisé depuis des lustres (originellement sorti chez Hellhound) : …Yet So Far. Début 2010, le groupe sort son nouvel album, le 2ème en 3 ans, sur ce même label. Autant dire que c’est l’occasion rêvée de parler de ce combo dont le talent et l’inspiration sont malheureusement proportionnels à son absence totale du paysage médiatique « metal ». Mais les amateurs de doom connaissent bien Revelation, ou alors, ils vont se rattraper très vite.
…Yet So Far était initialement sorti en 1995 et il correspond tout à fait à l’esprit de l’époque. Il est lent, doom, mélodique mais il est doté d’un son énorme. L’attaque des riffs y est notamment impressionnante et le « crunch » des guitares induit une envie irrépressible de monter le son. Que ça riffe, bordel ! Dan Cornelius (qui a rejoint à peu près tous les groupes de doom du Maryland à un moment ou un autre de sa carrière) vient riffer et balancer quelques soli sur …Yet So Far, ce qui explique peut-être la prédominance des guitares sur cet album. Autre signe du temps : le chant en chœur qui rappelle Alice In Chains : c’est beau et mélancolique, doom quoi !
For The Sake Of No One, lui, nage totalement à contre-courant. Exit le gros son et les riffs puissants et place à la volupté, la fumée et la chaleur. Le groupe revient un peu aux sources et revisite l’esprit du grand Sab’, en se concentrant sur les ambiances, le groove et sur un côté blues/rock originel. Ces moments où le doom flirte avec le stoner et l’esprit « jam » sont vraiment magiques. On a l’impression que le groupe décolle littéralement et on est très tenté de le suivre (SANS prendre de substances illicites bien sûr !). Le chant est très rare et se fond totalement dans la musique, tout comme les guitares, moins agressives que par le passé. C’est la basse qui joue désormais un rôle prépondérant, donnant le La et tissant cette toile de fumée qui vous submerge. For The Sake Of No One se vit comme un songe et procure des moments de plaisir pur, transcendant (« The Whisper Stream »).
Que dire de plus sinon que les amateurs du genre ne doivent absolument pas rater l’occasion de découvrir Revelation ? Un groupe méconnu, rare mais tellement précieux qui a toujours su proposer des choses différentes, tout en gardant un état d’esprit intact.
Site : http://www.revelation-usa.net
Site : http://www.myspace.com/revelationdoom
Yath