Sickbag
Sickbag
Shade Among Shades (2010)
genre : Grindcore Mid-tempo
6,5/10
Destructure Records / Bigcartel


Rassemblés autour de l’entité Sickbag, auparavant basée à Caen et dont les seuls rescapés sont le chanteur et un des gratteux, exilés depuis sur Paris, des membres de Sublime Cadaveric Decomposition, Hangman’s Chair, In Hatred et Darkness Dynamite s’assimilent dans ce même crossover. Ainsi Sickbag a subi un impact lourd sur ses riffs grind d’antan, en s’éloignant de ses premiers jets Napalm Death-iens avec deux EP en 2003 et 2004, et un premier album réussi, Bushido Codex, en 2006.

Ce changement de line-up engendre un son plus écrasant, plus lent, plus querelleur, plus malsain. Sickbag empeste incontestablement la ville et sa crasse. Ça suinte les égouts et les effluves de merde, d’eau souillée, de sperme et autres fluides puants. Un parfait mélange de ce qui se fait de plus crade : HxC, Grindcore, Sludge et autres pourritures indésirables, catacombes de la cité. Subséquemment, la ville n’a rien de frais, et de Sickbag émane en effet une odeur de renfermé. Impossible de ne pas penser à Converge pour le mélange des genres (et l’artwork réussi, réalisé ici par le chanteur, est indéniablement inspiré des œuvres de Jacob Bannon), Napalm Death pour le côté viril (on revient toujours à ses premiers amours), Eyehategod pour les larsens lourds et crasseux, mais surtout, quand ils le veulent, à Cursed et Trap Them. L’efficience et l’acharnement sont bel et bien massifs, car capturés à la sauvage en live. Mais voilà, à vouloir sonner naturel dans un contexte citadin, le son manque terriblement de puissance pour un enregistrement studio. Le Studio Sainte-Marthe nous a pourtant habitués à du volume moins brouillon sur les cordes et sacrément moins « tambours du bronx » sur les toms. Ca sonne un peu comme St. Anger des vieux ringards de Metallica, certes acclimaté ici, mais pas très probant dans l’ensemble.

Les six titres de Shade Among Shades font preuve d’une remarquable évolution et d’une lourdeur à la violence tellurique exacerbée. Une très bonne remise à niveau, au goût du jour, dont on espère qu’un album plus conséquent naîtra. Sickbag se donne ainsi les moyens de (re)naître, et aspire à du très lourd dans l’avenir. Paris, bientôt sous les bombes…

Site : http://www.myspace.com/sickbag

Gaet’