« Jamais deux sans trois » affirme le proverbe.
Ainsi, selon l’adage, quelque chose qui s’est produit par deux fois se
produirait inéluctablement une troisième fois. A chacun
de trouver des contre-exemples pour infirmer cette citation. Le mien ici
s’appelle Clash Of The Elements, troisième album des Suédois
de The Poodles. Un groupe visiblement touché par la grâce
en seulement trois bonnes années d’existence : deux albums plébiscités,
une multitude de concerts et de shows télévisés par
chez eux, sans compter plusieurs participations à l’Eurovision
et même l’enregistrement de la chanson officielle suédoise
pour les Jeux Olympiques de Pékin. Excusez du peu ! Une sacrée
ascension à peine troublée par le départ du guitariste
Pontus Norgren, parti rejoindre ses compatriotes de Hammerfall. Une péripétie
que les caniches ont vite digérée en recrutant un remplaçant
en la personne d’Henrik Bergqvist et en s’attelant à la composition
d’un nouvel album.
Fans du hard rock mélodique un peu barré et distillé
dans Metal Will Stand Tall (2006) et Sweeet Trade (2007) ? Alors, Clash
Of The Elements devrait en partie ravir vos oreilles. On y retrouve en
effet tout ce qui fait le succès du groupe depuis son arrivée
sur le circuit : refrains imparables et immédiatement mémorisables,
influences multiples, arrangements léchés mais toujours
passe-partout et surtout une bonne humeur communicative telle qu’elle
faisait mouche sur chaque titre des deux précédents albums.
Ainsi, un grand nombre de morceaux présents ici répond sans
soucis à la recette Poodles : "Too Much Of Everything"
avec ses accents queeniens, les directs "Caroline", "I
Rule The Night" ou "7 Days & 7 Nights" où Jakob
Samuel s’aventure un peu sur les terres d’un certain... Axl Rose. Que
du bon en somme pour les amateurs!
Malheureusement, là où cela se corse, c’est qu’après
avoir passé ces tonitruants premiers titres, Clash Of The Elements
commence à donner d’importants signes de faiblesse avec des titres
nettement moins intéressants comme "Can’t Let You Go",
"Dont’ Rescue Me", "Heart Of Gold" ou "Wings
Of Destiny". Tous situés dans la seconde moitié de
l’album. Pas vraiment de mauvais morceaux en soi (ils feraient la joie
de nombreuses autres formations !) mais on n’y ressent jamais la "touche
Poodles" avec ce petit truc qui rend d’habitude les chansons du groupe
irrésistibles. Et c’est toute la seconde partie de l’album qui
en souffre. A trop vouloir proposer au public un produit conséquent
(quinze morceaux tout de même !), le groupe semble avoir perdu une
partie de son inspiration en route, d’où un désagréable
effet de remplissage bien inutile. Dommage car condensé à
une dizaine de titres seulement, Clash Of The Elements aurait pu sans
soucis se hisser au niveau de ses deux prédécesseurs. "Jamais
deux sans trois" affirmait le proverbe…
Site : http://www.poodles.se
Site : http://www.myspace.com/thepoodles
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