Pour ceux qui ne connaissent pas encore, Tronckh, c’est du Rock n’ roll
fusion-core de « biloutes », autrement dit un groupe
du Nord qui ne se prend pas au sérieux, même si leur musique
tient plus que la route ! Voilà de plus un groupe qui manie
le second degré, jusque dans son nom d’album, car si vous prononcez
« Freak And Hell » à la nordiste, ça
devient « fricandelle » et on comprend alors mieux
pourquoi un mec se retrouve recouvert de mayonnaise sur la pochette !
Côté musique, il vous faudra passer votre chemin si vous
êtes allergiques à la fusion, car le groupe évolue
dans une sorte de Metal (« Evangelista ») saupoudré
de Reggae/Ragga (« Pierre Richard », « Ouin
Guitar », « Casus Belli ») ou encore
de Hip-Hop (« TRoNcKHy », « Jungle »).
Quand on sait que votre serviteur vous une haine sans bornes à
toute cette scène qui selon lui pervertit le « vrai »
Metal, ce que vous allez lire va être instructif : Tronckh
est bon et cet album qui sent bon les baraques à frites de ch’Nord,
est une réussite. Tout simplement parce que les styles a priori
antagonistes se marient ici à merveille et que pour une fois, on
n’a pas droit aux diatribes sociales propres au Hardcore ! C’est
même plutôt le contraire, puisque le groupe fait preuve d’un
humour potache en rendant hommage à Jean-Pierre Pernaut avec l’énergique
« JT2J2P », en se moquant de certains grâce
à une métaphore marine sur des poissons crétins et
belliqueux (« La Débrandade ») ou en chiant
sur le monde la finance avec l’agressif « Homo-Speculos »
(encore un clin d’œil au Nord avec ce titre). Le summum est atteint par
« i Gueneli », sorte de chant polyphonique corse
chanté a cappella, sauf que les paroles sont en patois nordiste,
et que ce titre se termine à la façon des Capenoules (façon
Carnaval de Dunkerque), célèbre formation de patoisants
des années 70.
Alors, certes, cet album sent la dreadlock sale, le baggy et le collier
à boules, le Hip-Hop (mais pas le Rap heureusement) et n’intéressera
qu’une frange restreinte et spécialisée du public, mais
voilà, à l’instar des excellents Mâconnais d’Akirise,
le groupe maîtrise tellement sa fusion-Metal qu’on ne peut que saluer
l’entreprise ! J’arprindros bien in tiot américain Mexicanos,
misote, mais avec in’ne sauce Biggy Burger, hein !!
Site : http://www.myspace.com/tronckh
Will Of Death