Dire que le nouvel album de YONL était attendu relèverait de l'euphémisme. Pour rappel, Nord était un véritable tour de force, une démonstration de post-core teintée de cold-wave et de sludge.
Quant à Ausserwelt, disons-le tout de suite, c'est une petite déception. Bien sûr, l'album est très bien écrit, massif, monolithique même, obsédant et hypnotisant, insolent parfois et caverneux toujours, mais on ne parvient malgré tout pas à avoir ce petit scintillement dans les yeux lorsqu'il faut en parler. Peut-être est-ce l'absence de gros riffs en tête de proue comme il s'en faisait plein sur Nord (« Sélénite », rappelez-vous), mais en soi, ce n'est pas un tort que de se faire plus dense, plus abyssal et de demander davantage l'attention de l'auditeur. Ou est-ce le mix qui ne détache pas vraiment un instrument et qui rend le tout un peu trop homogène ? Mystère. Une chose est sûre : Ausserwelt est moins accessible que Nord, chose qui aurait bien pu le rendre plus intéressant, mais qui fait au final perdre un peu de sa cohérence au propos. En plus, exit le chant. On se retrouve ainsi face à un post-hardcore plus noir et plus lourd qu'auparavant, puisant toujours dans le sludge, mais allant également voir du côté Doom de la force. Et c'est pas mal plus dérangé qu'avant.
Le Year Of No Light 2010, c'est donc quatre gros pavés qui n'en forment presque qu'un, un nombre de couches impressionnant qui se superposent, la même acoustique que sur Nord (grasse, belle, épaisse) et un fil rouge un peu trop dur à suivre. On se sent un peu comme dans un labyrinthe ; on cherche des heures durant, on sait qu'il y a une issue, mais on ne la trouve pas. Autrement dit, on ne comprend pas très bien la finalité de la chose. Patience donc, les amis, avec ce Ausserwelt, qui vous demandera une grande capacité d'abstraction et qui, on l'espère, éveillera davantage vos sens que ce ne fut le cas chez nous.
Site : http://yearofnolight.free.fr
Site : http://www.myspace.com/yearofnolight
Gilles Der Kaiser