Voici le tout premier album des franciliens de 6h33 dont la pochette dense et colorée est à l’image du bordel organisé qu’elle renferme. Jouant sur les contrastes chers à Devin Townsend, Mr. Bungle ou - pour rester en France - Carnival In Coal (cf. Arnaud Strobl en guest) et Dadabovic, le quintet Kinky Zombie / Niko / S.A.D. / Mister Z / Dietrisch Von Schtrudle alterne plans agressifs blastés et mainstream avec juste ce qu’il faut de kitscheries. Le clip de « Beretta » a été tourné à visages masqués (Rey Mysterio semble faire des émules) et, à l’instar de la nana qui croit avoir échappé à cette horde de sauvages une fois prise en stop, on se sent prisonnier de cet espace sonore outrageusement rempli. Même si la réussite est souvent de mise (« Take me, honey, right to the top of the world » avec chœurs féminins sur l’hollywoodien « Orphan… »), 6h33 évite de peu le plagiat (« Little Silly Thing » aux relents de « None Of Them Knew They Were Robots » de Patton et Cie) et pas du tout la prononciation frenchie de l’anglais. L’énergie créatrice est là : reste à la canaliser pour gagner encore en efficacité.
J. C. Baugé |