La surabondance des sorties de disques instrumentaux démonstratifs dès le milieu des 80’s avait rapidement confiné le genre à l’auto-parodie. L’inspiration a même fini par faire défaut aux meilleurs guitaristes, qu’il s’agisse de Malmsteen pour le néo-Classique ou Gambale pour le Jazz / Rock. Peut-on donc décemment s’attendre à un renouveau de la part d’un claviériste qui, de surcroît, à joué les mercenaires auprès d’artistes aussi divers que David Hallyday, Dream Theater, ou plus récemment Black Country Communion ? Il y a deux façons d’appréhender Oceana. La première est d’écouter tout l’album avec des œillères : sans faire de prosélytisme, il en ressort un sentiment de cohérence, de qualité soutenue et constante dans un style Fusion assez noble, celui de Jeff Beck dans sa période Jan Hammer. La seconde, plus réfléchie, consiste à prendre connaissance des crédits : avec rien moins que - par ordre d’apparition - Tony McAlpine, Steve Lukather, Steve Stevens, Doug Aldrich et Joe Bonamassa en guests, on comprend mieux pourquoi la guitare est reine. Mais une fois n’est pas coutume, chaque star s’est mise au service des compositions (souvent cosignées Derek Sherinian / Simon Phillips) en dosant plus qu’intelligemment émotion et technicité. On en viendrait presque à oublier de comparer leurs prestations. Derek Sherinian opère un retour en grâce pour ce 7ème album solo, le meilleur album de guitare (!) de sa discographie… et de cette fin d’année, tous genres confondus.
J. C. Baugé |