Une chose est sûre : Destruction a, depuis ses débuts, défini son propre son et désormais, lorsqu’un nouvel album paraît, le seul élément de comparaison est le précédent. Et comme Destruction fait toujours plus ou moins la même chose, la seule vraie question qu’on peut se poser à la sortie de ce nouvel album studio est : « Il est comment, le nouveau cru ? ».

Si Destruction est la définition même de l’ennui pour certains, pour les fans du groupe, cette constance est une bénédiction. Surtout que 27 ans (!) après la sortie de son premier EP, la bande à Schmier semble avoir une rage intacte. En plus, Day Of Reckoning est plus convaincant que D.E.V.O.L.U.T.I.O.N. : il est plus abrasif et les aspirations mélodiques du power-trio n’altèrent en rien sa férocité. Bizarrement, l’album décolle à partir du 5ème titre, le terrible « Day Of Reckoning », et la deuxième moitié du disque est tout bonnement exceptionnelle avec des carnages successifs qui portent le nom de « Sorcerer Of Black Magic », « Church Of Disgust » et « Sheep Of The Regime ».

Les atouts du groupe sont toujours là (riffs acérés, chant haineux et mélodique, solos bien sentis et refrains fédérateurs), tout comme ses défauts (des thèmes désuets et naïfs, un sentiment de redondance inévitable). C’est probablement ça le charme de Destruction, et de tous les papys du Thrash en général.

Yath