Pas évidente, la démarche de Fredy Rotten. Le chanteur / guitariste de Zatokrev prend un énorme risque en se lançant dans un projet solo Folk comme celui-là. Le problème est qu’on est jugé avec un a priori par les habitués du Folk et qu’on n’est pas du tout compris par les fans de son groupe original. Surtout quand on sait que Zatokrev est particulièrement barbare. Mais nous aimons ce genre d’aventure et il n’y a pas besoin d’une ouverture d’esprit exceptionnelle pour comprendre qu’un artiste peut avoir deux facettes.

Le Folk de Fredy Rotten est acide et noir, il semble particulièrement fragile et désespéré. Malgré tout, il y a cette lumière, un espoir toujours en ligne de mire. Les arrangements sont assez minimalistes, fins, et même si on trouve un peu de batterie et de violoncelle, il s’agit la majorité du temps d’un simple duo guitare / chant. Fredy Rotten est à fleur de peau et se livre de manière assez flippante. On a l’impression d’entendre Elliot Smith par moments… Cette ressemblance est le seul défaut d’un disque qui présente un artiste sensible, extrêmement doué, mais qui cherche encore un peu sa voie.

Yath