Compact, agressif, rythmiquement irréprochable avec toute une pression accumulée dans la cocotte jusqu’à ce que son couvercle explose, ce huitième album studio d’Hammerfall ne nous a tout de même pas convaincus : le groupe s’est malheureusement enfermé dans un style bien à lui, tant est si bien qu’il tourne en rond depuis plusieurs années et se mord la queue tel le dragon. Le gros changement concerne la pochette du CD. Le chevalier Hector, le symbole du groupe, a disparu au profit d’une main ensanglantée. Exit donc Samwise Didier, le dessinateur des pochettes du groupe depuis 2002. Une rupture ahurissante pour de nombreux fans. Musicalement, quelques éclairs fugitifs (« Let’s Get It On », « The Outlaw » ou « Dia De Los Muertos ») tentent de donner le change mais rien n’y fait. Même le producteur James Michael (au pedigree pourtant avantageux avec Meat Loaf, Sammy Hagar, Mötley Crüe…) semble avoir mis des moufles. Bref, on aurait aimé voir les Suédois aborder certains registres plus variés pour faire de cet Infected un album essentiel dans la lignée de Glory To The Brave et Legacy Of Kings. Hammerfall serait-il en train d’illustrer le cruel « être et avoir été » ?

Philippe Saintes