Jeunes gens, cet album est une splendeur. Les esprits mesquins objecteront peut-être que Big Money est rétrograde et exempt de tout esprit novateur. Ce n’est pas faux mais, après tout, on s’esbaudit bien sur Bullet For My Valentine et son inspiration 80s / 90s. Au micro on trouve un vieux routard, l’inestimable et ô combien mésestimé James Christian. Le timbre chaud, le coffre puissant, le registre varié : voilà les qualités du bonhomme. « Big Money », One Man Dead », « First To Cry », « Someday When » et « Run For Your Life » accrochent d'emblée l’auditeur et l’amateur de Hard mélodique y trouvera parfaitement son compte. James Christian est épaulé pour l’occasion par une équipe à l’abri de tout reproche. Bien sûr, les nostalgiques s’indigneront de l’opportunisme du chanteur de poursuivre sa carrière sous le nom de House Of Lords alors qu’il est le seul rescapé du groupe d’origine. Pour rappel, les Gregg Giuffria, Ken Mary, Chuck Wright ou Lanny Cordola ont jeté le gant il y a cinq ans déjà. Christian est le seul à avoir conservé le feu sacré. Rien que pour cela, il mérite notre indulgence.
Philippe Saintes |