Profitant de la mini-période d’inactivité d’Extreme, Gary Cherone a décidé de faire équipe avec Mark, son guitariste de frère, pour nous pondre un bon disque de Rock US au sens large. Le projet est presque exclusivement une affaire de famille puisqu’on retrouve également Joe Pessia à la basse (Nuno Bettencourt’s Dramagods) et Dana Spellman à la batterie (élève de l’ex-Extreme Mike Mangini). La première salve de morceaux directs atteint le centre de la cible : le chant immédiatement reconnaissable crée parfois la surprise (« Just War Theory » aux relents de « Holidays In The Sun » des Sex Pistols), et la guitare - sans le côté flashy de Nuno - sait se tailler la part du lion (le très bon riff de « Stillborn »). La seconde partie, plus aventureuse, éclectique et conceptuelle (réflexion sur la nature humaine) s’égare parfois, entre variations acoustiques en open-tuning (déjà exploitées sur « Hole Hearted » de qui vous savez), incursion Reggae et hommage appuyé à Bob Dylan. S’il est un excellent chanteur, Gary n’en demeure pas moins un fin parolier témoin de son temps lorsqu’il évoque les assassinats du policier Daniel Faulkner (Philadelphie, 1981) et du journaliste Daniel Pearl (Karachi, 2002). On reconnaît bien la signature du conservateur US et de l’altruiste chrétien. Intéressant…

J. C. Baugé