Iced Earth continue à faire face contre la machine à modes. Complètement carré, ce groupe s’est donné l’objectif, depuis de longues années déjà, de ne pas tourner en rond. D’album en album, il a développé un style aussi efficace qu’inspiré. Dystopia s’inscrit directement dans cette lignée. Production de fer et riffs en béton sont au programme. Moulés littéralement dans le style Heavy, les morceaux laissent souvent transparaître cette petite touche que l’on appelle génie. Stu Block, le nouveau chanteur, se révèle avoir un registre vocal beaucoup plus étendu que Matthew Barlow ou Tim « Ripper » Owens. Il laisse d’ailleurs planer une émotion proprement contagieuse. Des titres comme « Anthem », « Anguish Of Youth », « End Of Innocence » et « Tragedy And Triumph » sont des moments de grâce, alliant passages calmes et refrains agressifs et speedés. Outre le fait de joueur merveilleusement bien et d’avoir la pêche, le groupe formé par Jon Schaffer fait montre d’une sincérité rare qui le rend éminemment sympathique. Ce Dystopia est réservé aux mélomanes qui ont quelques choses entre les oreilles.

Philippe Saintes