L’habilité de ce jeune groupe tunisien est assez impressionnante à tous les niveaux. Déjà, faire du Prog’ Metal en 2011 en évitant le kitsch, les influences trop évidentes et l’ennui est un exploit. Etre catalogué comme un groupe « oriental » sans être prévisible voire niais, il faut le faire. Enfin, venir de Tunisie et évoquer la révolution sans passer pour un opportuniste est aussi remarquable. En fait, Myrath a réussi à transformer son handicap de départ (origine géographique qui promet une exposition médiatique quasi nulle) en force. Mais tout ça, c’est le business. Sur le fond artistique de la chose, Myrath vient de nous sortir un des meilleurs albums de Prog’ Metal de l’année. Quelque part entre Dream Theater et Symphony X - le créneau du groupe depuis ses débuts - Tales Of The Sands est un petit miracle d’équilibre, d’intelligence et de musicalité. Les passages orientaux sont superbement intégrés, ils sont plutôt rares et vont au bout des choses (pas juste une mélodie folklorique balancée comme un cheveu sur la soupe et pas de danseuse du ventre sur scène, si vous voyez ce que je veux dire). Non, Myrath compose de vrais passages de musique arabe, avec un feeling authentique. Chaque musicien est au top de sa forme, la musicalité est épatante mais jamais dévorante (aucun titre de plus de 6 min) et chaque chanson possède un petit « plus » qui la rend mémorable. Une superbe réussite de la part d’un groupe qui force respect et qui génère une réelle sympathie. Admirable.
Yath |