La réédition du premier album Retribution l’an dernier avait permis tel un amuse-bouche de nous faire patienter, mais nous commencions à taper du pied. Et avec le joli succès de leur second album Cosmogenesis en 2009, les Allemands de Munich avaient placé la barre très haut techniquement. Ils ont ainsi pu accomplir d’intensives tournées dans le monde (plus de 160 concerts) dont une tournée en Amérique du Nord, au Japon et un passage au Hellfest en 2010. On ne change pas une équipe qui gagne, alors Obscura est retourné en Bavière avec le même line-up aux désormais fameux Woodshed Studios du guitariste et ingénieur du son V. Santura (Dark Fortress, Triptykon, Non Euclid…). Omnivium s’inscrit donc en toute logique dans le sillon de son prédécesseur, ce qui rassurera les fans mais nécessitera tout de même de nombreuses écoutes pour retirer la substantifique moelle de ce dédale de ponts, breaks et autres soli de haute volée. Débutant par une belle petite intro acoustique suivie d’une mélodie typée Heavy plutôt classique, « Septuagint » accélère subitement et les blast beats du batteur-poulpe allemand Hannes Grossmann donnent le ton. Ce premier morceau possède une grande variété de passages tantôt brutaux, tantôt mélodiques. Jeroen Paul Thesseling est bel et bien de retour sur sa basse fretless après sa tournée avec Pestilence. Tout est parfaitement carré et propre (ah, ces Allemands !). Les musiciens brillent collectivement tout au long d’Omnivium en apportant chacun leur pierre à l’édifice, un peu comme si Dream Theater s’était mis au Metal extrême sans non plus frôler l’indigestion individuelle. Le chant est lui aussi extrêmement diversifié (growls et chants clairs) et les ambiances progressives et atmosphériques (« Prismal Dawn ») viennent magnifiquement aérer cet album plus contrasté. Cependant, les rythmiques lourdes et les tempi effrénés reprennent vite le dessus (« Celestial Spheres »), nous amenant même ensuite à flirter avec des horizons plus ténébreux comme sur le très Black Metal « Velocity » rappelant étrangement Dark Fortress… L’utilisation de guitares à sept cordes apporte d’ailleurs ici encore plus de profondeur. Bref, si le dernier album d’Atheist vous a paru trop court ou bien si vous ne devez acheter qu’un seul disque en ce début d’année, c’est clairement ce nouveau chef d’œuvre d’Obscura qu’il vous faut acquérir !
Site : http://www.myspace.com/realmofobscura
Seigneur Fred