Ozzy Osbourne
Ozzy Osbourne
God Bless Ozzy Osbourne (2011)
genre : Portrait
7/10
Eagle Vision / Naive


Ozzy fait partie de ces artistes « larger than life » dont la vie pourrait être narrée à l’écran pendant des heures. C’est Jack Osbourne qui est aux commandes (avec Mike Fleiss) de ce Rockumentaire de 90 minutes, ce qui n’est pas le moindre de ses intérêts. Ayant réussi à décrocher de ses addictions fort précoces, celui-ci affirme avoir été un exemple pour son papa qui, d’une épave alcoolisée s’est enfin mué en un sexagénaire presque autonome. Flashback sur les années fastes : Ozzy, un cancre dyslexique de la banlieue ouvrière de Birmingham, est embauché dans Black Sabbath parce qu’il possède une sono. Le succès est immédiat, planétaire, et le quatuor claque toutes ses royalties (des miettes laissées par le management) en substances prohibées. Après la mort de son père, Ozzy devient ingérable et se fait lourder. Séquence auto-destruction. Sa future 2ème épouse Sharon le remet sur les rails, en binôme avec le génial Randy Rhoads. Il devient une star en solo mais traverse les 80’s dans un état second… Même Tommy Lee avoue ne pas avoir pu le suivre lorsqu’il retapissait sa chambre d’hôtel avec sa propre merde. Ozzy défraie la chronique, décapite une colombe en conférence de presse puis une chauve-souris en concert, et atteint quasiment le point de non retour pendant les années de tournage des saisons 1 à 4 de The Osbournes. Elocution catastrophique, démarche d’handicapé : le summum du tragicomique est atteint jusqu’à ce que l’annonce du cancer de Sharon sonne la fin de la récré. Côté scène, on peut voir Zakk Wylde consoler son patron lors d’un soundcheck foireux de la tournée 2008-2009 : « si No More Tears passe moins bien au chant, ce n’est qu’à cause de l’âge ». Mouais. Après le pathos du père indigne, c’est l’heure de l’ode à l’Ozzy redevenu clean : conduite, sport, prière… Une « happy end » à l’américaine pour un film orienté qui a curieusement passé sous silence l’épisode Ozzfest.

J. C. Baugé