Si le terme « progressif » est souvent utilisé à tort et à travers, il faut reconnaître que dans le cas très précis de ce formidable troisième album de Revocation, cette étiquette colle parfaitement. Pas à cause des parties complexes ou des structures tordues. Revocation devient progressif lorsque ses gratteux Davidson et Gargiulo se lancent dans des soli dignes de Dream Theater, avec la technique, la propreté et ce petit côté symphonique genre profs de guitare en démonstration. Le pire, c’est que malgré cet aspect, le premier mot qui vient à l’esprit en écoutant Revocation, c’est « groove ». En fait, Chaos Of Forms porte très bien son nom et sa pochette. C’est une explosion de couleurs et de formes, un feu d’artifice dont vous n’allez rien rater car il est intelligemment composé. Chaque morceau comporte son passage mémorable, son solo ou son break. Après une première écoute jouissive, vous pourrez redécouvrir le disque et le disséquer, avec ses structures parfois bizarres, ses refrains fédérateurs (« Harot ») et ses moments plus atmosphériques (« Dissolution Ritual », « Dethroned »). Aucune chanson n’est à jeter, elles sont toutes spéciales et certaines se détachent par une incroyable originalité (« Cretin », « The Watchers » avec l’intervention furtive d’un clavier). 47 minutes de pur bonheur, inclassables et hyper accrocheuses : Chaos Of Forms est certainement le disque le plus frais et le plus enthousiasment de ces derniers mois.

Yath