Et si cette fois, c’était véritablement l’album du retour gagnant pour nos Brésiliens ? Succédant à A-lex, disque ambitieux par son concept (Orange Mécanique) mais moyennement convaincant musicalement, ce douzième album studio semble moins s’éparpiller et aller à l’essentiel. Andreas Kisser et Paulo Xisto (unique membre d’origine depuis Morbid Visions) se sont focalisés sur l’efficacité des compositions avant tout, délaissant les expérimentations tribales ou symphoniques. On revient presque à la bonne époque d’Arise (le premier morceau intitulé « Spectrum » par exemple), voire Chaos A.D. (la chanson-titre, « Kairos », rappelant les lourdes rythmiques de « Territory »). La production signée Roy Z aux Trama Studios se veut sobre mais sied à merveille à leur Thrash puissant. Le sieur Kisser balance des riffs inspirés et des soli intéressants (« Relentless »), toujours extrêmement bien placés, alors que sur les refrains, la voix du géant Green impressionne et met définitivement tout le monde d’accord. Quant au nouveau cogneur, Jean Dolabella, il remplace aisément son illustre prédécesseur parti rejoindre son frère aîné au sein de Cavalera Conspiracy. C’est avec plaisir qu’on retrouve Sepultura en pleine forme et on espère qu’ils recevront toute votre reconnaissance, eux qui ont toujours été si humbles et courageux. N.B. : deux covers plutôt réussies figurent sur l’album : « Just One Fix » de Ministry et « Firestarter » de The Prodigy.

Seigneur Fred