Les p’tits gars vénères de Liverpool ne sont pas aussi méchants qu’ils veulent bien le laisser croire. Bien sûr, sur le papier, ce troisième album remplit scrupuleusement le cahier des charges imposé par le patronyme du groupe, SSS, pour Short Sharp Shock. 42 minutes pour 25 titres, dont un dernier de 7 minutes, ça laisse environ 1’30 par morceau. Si vous imaginez des baffes ultra rapides et brutales, vous n’avez qu’à moitié raison. Car en dehors justement de ce Thrash urbain corrosif et nerveux, il y a pas mal de mosh sur ce disque, avec des passages lents voire mélodiques, comme si le groupe essayait un peu d’échapper à cette image de brute sans cerveau prête à déclencher une bagarre à chaque coin de rue. Et avec des interludes ou des délires de 15 secondes, vous imaginez bien que tout cela ressemble à un joli foutoir, sans queue ni tête, dont on ne perçoit finalement que l’odeur du sang et de la sueur. Le dernier titre tombe comme un cheveu sur la soupe, 7 minutes instrumentales, avec un riff groovy et des aspirations mélodiques, voire presque prog’ (piano et passages aériens). En un mot : typiquement British !
Yath |