Pour son 5ème album, Epica verse du côté obscur en pointant du doigt tous ceux qui fuient leurs responsabilités devant le chaos général. Et cela fait du monde, la précarité de l’emploi et son corollaire - la peur de l’avenir - nous ayant progressivement transformés en une armée de moutons émasculés. Stefan Heilemann, le graphiste allemand le plus en vue du moment, a donc été chargé de l’orientation Indus de l’artwork, en reprenant toutefois les tons pastels de Design Your Universe pour assurer la transition en douceur. Musicalement, par contre, la révolution n’est pas encore à l’ordre du jour. L’approche « la belle et la bête » dans les voix de Simone Simons / Mark Jensen est conservée, ainsi que les soli (assez courts cette fois) d’Isaac Delahaye. Si les chansons pouvaient se résumer à une somme d’arrangements sombres et de bridges inspirés, ce (quasi) concept album - à écouter plus d’une fois car sans single naturel - serait une réussite totale. Les images d’Angélique et le sultan ne se bousculent-elles pas à l’écoute du délire oriental à mi-parcours de « Serenade Of Self-Destruction » ? Mais le groupe ne fait qu’affirmer son style en empruntant paradoxalement beaucoup à Therion et ne crève pas l’écran pour autant.
J. C. Baugé
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