Comme le vin, certains groupes vieillissent plus ou moins bien. Opera IX mérite la médaille de l’ancienneté dans le genre Black Metal occulte et symphonique. Mais depuis le départ de sa chanteuse Cadaveria en 2001, la formation du Piémont a du mal à revenir au plus haut niveau. Ce troisième album sans elle clôt la trilogie sur la sorcellerie entamée en 2002 avec le très moyen Maleventum, suivi du plus réussi Ansphibena en 2004. Entre temps, le claviériste Lunaris s’en est allé et l’on retrouve par conséquent des claviers pompeux et d’un autre temps (kitch, dirons-nous). L’album débute par une intro classique (« Strix, The Prologue ») posant fort bien l’ambiance sombre et mystérieuse. Opera IX déballe ensuite son savoir-faire d’une manière assez complexe avec des morceaux Black / Thrash old-school appuyés par une rythmique lourde, carrée, et des nappes de claviers malheureusement désuets. Ce pamphlet diabolique peine parfois à décoller malgré des efforts notables au niveau des breaks, accélérations, passages acoustiques et parties instrumentales (« Dead Tree Ballad », ou le single « Mandragora » dont la vidéo HD est à voir sur le net en version non censurée). Les riffs sont assez efficaces mais peu originaux. Quant au chant Black poussif uniquement masculin de M. The Bard, il contribue à renforcer l’ambiance malsaine. « Historia Nocturna », avec sa touche folklorique, conclut de fort belle manière une œuvre ambitieuse mais souvent indigeste. Après sept ans d’attente, le millésime 2012 mi-figue mi-raisin ne convainc pas totalement.
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Seigneur Fred