Il fut un temps reculé - plus de 20 ans - où les sorties pléthoriques d’albums de shredders étaient froidement accueillies par la presse. Il était de bon ton d’affirmer que musicalité et technicité ne faisaient pas bon ménage. Et pourtant, les premiers Malmsteen et MacAlpine résonnent encore comme des chefs-d’œuvre. Cet album solo de Stéphan Forté, porte-drapeau français de Lâg, paraît dans un tout autre contexte où la demande est quasi-inexistante. Les guests abonnés aux masters classes / showcases en France, Jeff Loomis, Mattias I.A. Eklund, Glen Drover, Derek Taylor ou encore Daniele Gottardo se bousculent au portillon sans que le mélomane lambda soit en mesure de reconnaître leur patte particulière. C’est que les fondations, i.e. des compos peu mémorisables, sont chancelantes. Certes, les 27 cases de l’instrument sont surexploitées avec brio, les colorations néoclassiques et Black Metal d’Adagio apparaissent par touches subtiles et le son est excellent, mais dans son élan le soliste a éclipsé son alter ego compositeur… Un écueil qu’a toujours su éviter Patrick Rondat, l’autre guitar hero français n°1 dans nos cœurs. On continuera donc de tuer le temps avec Archangels In Black (Listenable également) avant le 5ème et nouvel album d’Adagio avec Kelly Carpenter au chant.

J. C. Baugé