Les Rhône-Alpins connaissent bien Frédéric De
Cecco, qui fut en son temps guitariste de l’excellent groupe de
heavy Further Dimension, et qui officie maintenant chez Uncolored
Wishes. Mais Frédéric, c’est surtout un
touche-à-tout de la guitare qui a été
élevé au son de la gratte du génial Steve Vai. On
n’a donc pas été étonné de retrouver
dans cet album des choses parfois bizarres, comme les sons
électroniques de « Dusk Murder », qui
raconte le meurtre de la propre femme de Fréd, fatigué de
l’entendre dire qu’elle n’accroche pas toujours
à sa musique, envahissante dans leur vie. Tout ceci est
évidemment métaphorique, et pour comprendre cet album, il
faut lire en même temps les commentaires du livret. On retrouve
ces sons électroniques sur le ‘Vaiesque’
« Mechanical Hostility.
Comme tout album instrumental solo, ce deuxième disque solo est
un exutoire pour Fréd, qui n’hésite pas à
livrer des détails très personnels de sa vie
privée, comme dans le dérangeant
« Redemption’s Party », où il
évoque en musique et en mots le suicide d’un membre de sa
famille qui a créé chez lui des sentiments ambivalents,
entre peine et libération de ne plus devoir supporter le malheur
de l’être souffrant. Evidemment, ce morceau passe par
plusieurs ambiances, parfois mélancoliques, parfois violentes,
comme au moment du solo.
Mais au final, vu que plus grand monde ne lit les livrets, la musique
reste bien l’élément le plus important et de ce
côté, Fred est capable de tout ! Des solos
déjantés de « Wounded Knee » aux
incursions flamenco de « The Minotaur’s
Arena », en passant par les atmosphères planantes de
« Waiting For Messiah », Fred fait étalage
de sa technique mais surtout de son habileté à emmener
l’auditeur dans son délire, sans que ça ne devienne
rébarbatif. On a même été carrément
bluffé par son adaptation tout en douceur, à la guitare
acoustique truffée d’effets, du célèbre
« Amazing Grace », chant typique américain
par excellence.
Certes, on n’est parfois pas très loin du prog, comme sur
« Feedback », mais heureusement, Fred n’est
jamais indigeste. Bref, cet album complexe est finalement facile
à écouter car on a affaire ici à de vraies
chansons réfléchies, à l’instar du jazzy
« Crying Streets », superbe morceau lent, presque
reposant, où les solos bluesy de Fred sont parfaits. Et histoire
d’en mettre quand même plein la vue, comme il se doit sur
un album solo de gratteux, Fred s’attaque carrément
à un morceau classique du genre infernal de Nikolaï
Rimski-Korsakov, « Flight Of The Bumblebee »,
pour finir par « String Hammer Verdict »,
où Fred se voit jugé par ses pairs, Steve Vai et Eddie
Van Halen en tête. Inutile de dire que ça shredde dur sur
ce morceau qui termine l’album de fort belle manière, un
peu sous la forme d’un feu d’artifice !
On ne saurait donc vous conseiller de poser une oreille sur cet album
vraiment intéressant, pour peu que les exercices en solo ne vous
effraient pas. Bravo, super disque !
Page Facebook : http://www.facebook.com/frederic.dececco
Will Hien