BUMBLEFOOT

 

Attention ! Exercice de style : cette interview est une cascade sans filin ! Imaginez vous face à trois fêlés finis qui ne racontent que des conneries et tentez d’en tirer un semblant d’interview... Voilà le résultat après épurage.

 

Entretien avec Ron Thal, Olivia Sci et Frank Rao - par Julien
 
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Avant toute chose, qu'est-ce que veut dire Bumblefoot ? Je ne l'ai pas trouvé dans le dictionnaire. D'où celà vient-il, ça semble ancien dans ta discographie Ron... Ron : Bumblefoot est une maladie que les oiseaux attrappent. Il y a un traitement contre cette maladie : c'est étaler une crème contre les hémorroïdes sur les pattes de l'oiseau. J'ai découvert cette maladie en aidant ma femme qui étudiait la médecine vétérinaire en 92.

Tu es connu en solo depuis un moment maintenant, pourquoi te caches-tu derrière ce groupe ? R : Tu crois vraiment que je me cache ??? J'en ai plus fait dans ce disque que dans n'importe quel autre ! J'utilise la guitare fretless, la guitare synthé et je chante beaucoup. Je n'ai jamais été à l'aise en tant qu'artiste solo - je n'avais pas le choix. Tu sais, depuis 1992, j'avais un groupe de funk metal appelé Love Soup, avec la même instrumentation que Bumblefoot - batterie, basse, guitare et je chantais et jouais de la guitare. Nous avons signé un contrat avec Shrapnel Records en 1994, mais le label s'est immiscé et a interféré avec le groupe à tous points de vue : ils ont changé la musique, les paroles, les chansons et ont rendu la chose impossible. Les autres membres du groupe se sont barrés, mais MA signature était sur le contrat et je ne pouvais pas faire de même - je lui ai demandé de rompre le contrat mais il n'a pas voulu. Je devais remplir les conditions minimum de 2 CDs pour le label et je l'ai fait - c'était The Adventures Of Bumblefoot (1995) et Hermit (1997). Ensuite, je me suis finalement libéré du label et continué là où je m'étais arrêté - j'ai encore monté un nouveau groupe (Bumblefoot) avec l'ancien batteur de Love Soup et nous avons enregistré Hands (1998) (avec quelques pistes prévues pour Hermit) et puis j'ai commencé à réunir le groupe entier. Ca a pris des années pour trouver les personnes adéquates, et nous voilà. Bien sûr, ce n'est pas parce que je joue dans Bumblefoot que je dois arrêter de faire toutes les autres choses ! Je produit toujours des artistes, mixe des CDs et enregistre ma musique personnelle.

Peux-tu présenter tes équipiers ? R : Emmett, notre guitariste n'a pas pu venir mais te dit Bonjour ! Il est parti camper dans les bois et il semblerait qu'il s'y soit perdu. Frank, Olivia, présentez-vous... Olivia : Hello , je m'appelle Olivia et je suis le batteur de Bumblefoot. Frank : Shalom. Je m'appelle Frank. Je suis italien et j'ai grandi à Brooklyn, New York. Mes hobbies comprennent la peinture sur coquille de pistache, manger du foie et des oignons, rire des flatulences et de l'atermoiement. Ce qui me dégoûte, ce sont les petits groupes miteux et la margarine. J'aime les longues promenades la nuit et mâcher mes cuticules le jour.

Deux ans ont séparé les deux albums de Bumblefoot, qu'avez-vous fait durant tout ce temps-là ? R : Bumblefoot a souvent joué en concert, écrit et enregistré beaucoup de chansons pendant cette période. J'avais un studio à New York City et j'ai également produit beaucoup de groupes. Le CD était fini il y a un an et depuis il a été retardé pour des raisons commerciales. F : J'ai joué dans une sorte de groupe de punk et de rockabilly appelé Exit Hero, jouant approximativement 300 concerts par an autour de New York. Quand je ne faisais pas ça, j'ennuyais les passagers de la MTA (société du métro new yorkais) en tapant du pied en rythme avec la pollution sonore sortant à fond de mes écouteurs. O : J'ai travaillé en tant que musicienne freelance, tournant avec divers projets et répétant à New York City. J'ai aussi beaucoup écrit.

Pourriez-vous nous parler de votre nouveau CD, quels sont les sujets abordés ? R : ça parle de tout plein de choses... Quelques chansons à l'eau de rose, mais aussi beaucoup de problèmes sérieux. Go est une chanson que j'ai écrite pour motiver un ami à fonder une association caritative contre la sclérose en plaques (www.msrf.com). Crunch parle d'abandonner son boulot et de se masturber toute la journée parce que tu viens de réaliser que l'univers est fait de strings [ndlr : string veut aussi bien dire les cordes, c'est une notion de physique quantique, que les sous-vêtements, cf. les paroles de la chanson...]. Kiss The Ring parle du combat contre les gens qui veulent t'entuber. Delilah parle de la dépendance. Mine d'égoïsme. Heart Attack de ce que tu ressens pendant une attaque cardiaque. We Don't Care de rébellion. O : J'aime vraiment l'énergie qu'il y a dans Bumblefoot. Je peux tout à fait m'identifier à ça. Ce que j'aime quand je joue dans Bumblefoot, à part ces gars-là, c'est CASSER MES BAGUETTES. F : Pour moi, c'est tout ça à la fois. Je veux dire, si je ne croyais vraiment pas aux paroles, je ne le ferais pas. Pour moi, une bonne chanson concilie ces deux éléments, les paroles et la musique, créant une atmosphère. C'est une relation de codépendance. Si je devais en donner une pour exemple, je choisirais R2.

Comment décririez-vous Uncool musicalement ? O : Varié, fandard et carrément FUN !!! F : La musique de Bumblefoot est une multitude de nourriture pour mon âme. J'ai un gros appétit et j'ai toujours besoin de me goinfrer. Mes amis proches pensent que je suis un schizophrène. Parfois, je suis d'accord. R : Il n'y a pas de règle. Il n'y a pas de frontières. Nous faisons toutes les musiques que nous voulons faire. La liberté totale. Nous n'essayons pas d'être branchés, populaires ou cool - nous sommes uncool, et putain de fiers de faire ce en quoi nous croyons.

Pourquoi avoir choisi la France pour sortir votre album en premier ? R : Parce qu'il n’y a qu'un seul label à qui nous faisons confiance. C'est Jaff et ils sont en France. Pas un seul autre label n'a d'intégrité et s'occupe des groupes comme Jaff le fait. Nous croyons en la loyauté. F : Le business aux USA est pourri. Les gens sont gavés quotidiennement de ce que les majors leur imposent. Quelle que soit la mode, il y a des nazes qui achètent et qui adhèrent. Je crois que le marché serait un endroit plus sain si les gens pensaient par eux-mêmes. D'un autre côté, la scène indépendante est fantastique. Il y a des tonnes de groupes brillants ici qui savent comment enrichir les vies de leur public. O : Je n'ai pas grand-chose à dire sur le business musical, sauf qu'en tant que joueuse de jazz, je suis personnellement intéressée par la musique d'un certain niveau de qualité. Je trouve qu'en Amérique, la plupart de la musique à la radio manque de ce que j'appellerais qualité. Je suppose que c'est le résultat du battage fait sur le business au lieu de la musique. Peut-être qu'ils devraient appeler ça la business music.

Dans Ronald's Coming Back Now tu chantes en français. Pourrais-tu nous dire ce que tu as dans la tête quand tu dis "Ma chérie suce ma bite, s'il te plait" ? R : J'ai dit aux gars de Jaff que je voulais chanter quelque chose de romantique en français, quelque chose qui voulais dire " I love you ". Ils m'ont dit les mots à chanter (" Ma chérie... "). Ils disaient " ces mots sont si romantiques que les femmes seront à tes pieds si tu les chantes ". Je tiens à les remercier pour ces paroles.

Prévoyez-vous de chanter une chanson entièrement en français ? R : J'aimerais, mais je suis toujours à l'anglais pour le moment...

Avec quel groupe rêveriez-vous de jouer ? F : J'aurais Rolph aux claviers, Bam Bam à la batterie, Lisa Simpson au saxophone, le prof de Charlie Brown au chant, Leif Garret à la basse et Josie et les Pussycats pour les chœurs. [ndlr : jeu-concours : retrouvez de quels dessins animés ces musiciens font partie] O : Stevie Wonder et Donnie Hathaway au chant, Bootsy Collins à la basse (Jaco peut aussi faire l'affaire), Miles Davis à la trompette, Mary Lou Williams au piano, mon ami Teddy Pantellas à la guitare et moi-même à la batterie. R : Queen, en tant que musicien additionnel, SANS remplacer Brian May, Freddie Mercury ou quiconque.