DEVIN TOWNSEND
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Entretien
avec Devin Townsend - par Julien
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Comment définirais-tu Devin Townsend et sa musique ? Euh... C'est une question difficile ! (rires) Comment je décrirais ? Enfantin ! (rires) Tout ce que je fais est neuf pour moi, c'est fun. Je fais ça par passion. Je pense que les enfants voient les choses en toute innocence. J'aime croire être comme eux, faire ma musique de façon similaire, sans préjudice. Parlons un peu de Physicist. Infinity, qui est pour moi un véritable chef-d'œuvre, mais il faut bien le reconnaître un échec commercial, t'a-t-il fait changer ta façon de faire un disque ? Infinity est le disque le plus difficile que j'ai eu à faire. J'ai fait beaucoup d'erreurs, pas seulement pendant l'enregistrement, mais aussi dans ma vie. Et une fois le disque fini, j'ai eu à mettre de l'ordre dans ma vie. Ca a pris environ deux ans. Pendant cette convalescence, j'ai écrit Physicist. C'est la raison pour laquelle Physicist sonne de cette façon. Le message des paroles est très positif même si la musique est très sombre, brutale. Je voulais que ce CD combine ces deux éléments. L'idée derrière le disque était de montrer ce qui se passait en moi durant l'enregistrement de Physicist. Ca commence avec de la joie avec Kingdom et Material. Mais quand ça arrive à Death, on en est au point dans ma vie où tout part en couilles. The Complex fait état d'une révélation que j'ai eue dans ma vie : tous les hommes sont égaux, nous sommes tous connectés, nous sommes tous unis et tu n'as pas le droit de penser que tu es plus important que les autres. Le CD finit sur une excuse. Je m'en vais et je dis : "OK, voici les erreurs que j'ai faites, j'aimerais les réparer et il est temps pour moi maintenant de faire de la nouvelle musique". La sortie de ce disque a été retardée plusieurs fois, quelle en est la raison ? La raison est que j'ai lancé ma propre maison de disques parce que j'en avais vraiment trop marre que l'on me dise quoi faire et quand le faire. J'ai donc monté Hevy Devy Records avec ma femme et il a fallu mettre en place le système de distribution. Ca a pris beaucoup de temps pour faire les papiers. Donc, j'ai enregistré le CD, mais il est resté en plan pendant six mois car j'étais en pleines négociations pour les contrats. Quelle est ton opinion sur Napster et le marché du disque sur le net ? Eh bien, j'aime Napster ! Parce que je déteste l'industrie du disque, je déteste les gros labels et j'aime le fait qu'un gamin de 19 ans arrive et les encule tous ! C'est génial ! J'en redemande, il faut aller plus souvent sur Napster. C'est l'évolution, elle ne peut être enraillée. Et tout ce beau monde va devoir travailler plus dur, faire plus de disques, plus de merchandising pour payer le loyer. Ce qui est vraiment cool, c'est que tu peux entendre tellement de choses, découvrir des tonnes et des tonnes de groupes que tu peux entendre instantanément. Dans mon cas, si j'entends quelque chose de bon sur le net, je vais acheter le disque, juste parce que je le veux. Je veux la cover, je veux pouvoir regarder le disque lui-même, je veux lire les crédits, je veux le posséder en entier. Peut-être que dans le futur il y aura un moyen de télécharger les covers, mais en attendant, tout est OK. Laissons Metallica, non, pas Metallica, Lars Ulrich, se battre ! Que dirais-tu aux lecteurs de France pour qu'ils achètent ton disque ? Ce n'est pas Limp Bizkit. Ca devrait suffir. Attends peut-être pas Limp Bizkit... Ce n'est pas Popa Roach ! Rien que pour ça, vous devriez l'acheter. Es-tu conscient de ton statut de rock-star en France ? NON ! Pas du tout, à chaque fois que je fais une interview, on me dit : "Tu sais que tu deviens populaire en France". Et moi : "Ah ouais ?! Génial !!". Etre une rock-star, c'est très subjectif, on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. Un faux pas et me revoilà à vendre des Camping-gaz ! C'est une très très étrange maladie ! |