AVANTASIA

 

Tobbias Sammet, le très attachant leader d’Edguy, s’est lancé seul, le temps d’un album, dans la conception d’un opéra metal époustouflant.

 

Entretien avec Tobbias Sammet - par Geoffrey
 
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Pourquoi un projet en solo ? Edguy ne suffisait pas pour un opéra metal? (rires) Un projet solo n’est pas exactement le bon terme. Cela peut signifier que j'utilise des chansons trop mauvaises pour Edguy pour un album solo. Bien qu’Edguy me demande beaucoup de temps, j’ai toujours eu le rêve de travailler avec beaucoup de chanteurs et une histoire concept dans laquelle évoluent beaucoup de personnages. La question : est-ce que cela aurait pu être fait avec ou sans Edguy ne se pose pas. Lorsque nous avons ré-enregistré The Savage Poetry, j’avais beaucoup d’idées à l’esprit, et comme nous ne faisions rien avec Edguy, je me suis lancé !

Avais-tu besoin d’être plus libre, même si dans Edguy tu es le compositeur principal ? Qu’est ce que la liberté dans un groupe ? Je ne suis ni un tyran, ni un dictateur. Nous sommes tous assez grands pour ne pas avoir de questions d’autorité au sein du groupe. C’est sûr, parfois il faut dire: Bon, maintenant, on fait ça comme ça ! Sinon, on se perd en discussions.

Comment s’est passée l’écriture ? Aussi difficile que tu le pensais ? Ce fut dur. Pour le morceau, pas vraiment, car il était en partie écrit. Il fallait juste garder à l’esprit qu’ils allaient être interprétés par différents chanteurs. Mais tu sais, j’avais les idées claires dans mon esprit, il suffisait juste de transposer. Et cela a marché. Bien sûr, il ne suffisait pas de se dire : Ok, j’ai dix nouveaux morceaux, arrangeons-les. Il y avait bien plus de travail, ne serait-ce que par rapport à l’histoire.

Justement, quelle est cette histoire? C’est difficile à expliquer...

En quelques mots? C’est encore plus difficile (rires)! C’est une réflexion sur les réalités actuelles. Quand tu allumes la télé et que tu vois ce qui se passe aux infos, ou dans les jeux télé, qui te rendent stupide... J’ai voulu exprimer ma colère dans une histoire, qui se passe au 13ème siècle, en montrant que nous ne sommes que des marionnettes.

Parlons des invités (NDLR : d’André Matos à Kai Hansen, en passant par Mickael Kiske). As-tu écrit leur rôle “sur mesures”? Pour certains oui, pour d’autres non. Pour André et Kai, oui. Certains furent créés pour ces chanteurs, d’autres non, mais ils ont très bien endossé le personnage. Je ne les connaissais pas tous.

Avantasia est un grand challenge pour toi. Tu es le principal compositeur et le producteur. Es-tu un peu anxieux de la réaction du public ? Je suis très heureux et c’est gratifiant. J’espère que la réaction sera bonne, car j’ai travaillé comme un fou. C’était beaucoup de stress. Pendant l’enregistrement, je me disais : Putain, dans quoi je me suis lancé ! J’espère que les gens aimeront. Moi, j’en suis fan, avoir autant de grands musiciens sur mon disque. Je les en remercie encore. Je ne sais pas si je suis un grand musicien, mais je suis fan de ces musiciens !

Que va-t-il se passer dans les prochains mois pour toi ? Nous allons entrer en studio avec Edguy. Nous avons déjà assez de nouveau morceaux. Cela peut paraître stupide parce que je viens d’enregistrer un album, mais l’écriture d’Avantasia s’est terminée pendant l’été 1999.