ADAGIO
Adagio, c’est un peu le genre de groupe dans lequel tout musicien aimerait joué. Un premier essai réussi.
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Entretien
avec Stephan Forté - par Geoffrey
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Comment
te sens-tu à quelques jours de la sortie de l'album ?
Bien (rires). Là j'attends avec impatience de voir les réactions. Pour l'instant
tout le monde est unanime… Apparemment. Cela a l'air de plaire. Pour le
public, je ne sais pas encore, mais moi j'ai essayé de faire ça de façon
sincère, donc on verra ce qu'il en ressortira.
C'est beaucoup de pression un premier album ? La pression était surtout avant de rentrer en studio, parce que j'espérais que tout le monde soit au point, qu'on aurait assez de temps pour tout faire. Maintenant ça va un peu mieux. Bien sûr, il y a l'attente des réactions. Il y a des membres de marque sur l'album. Peux-tu les présenter ? Au départ, je cherchais des musiciens qui puissent s'intégrer au groupe. Donc pas des gens très très connus et en même temps des supers musiciens, de très bons techniciens et des gens qui avait une très forte personnalité musicale. Dirk, le batteur aussi dans Elegy, je l'avais rencontré déjà depuis un moment. Je lui avais envoyé des démos, il avait bien flashé dessus et il m'a dit que si je faisais quelque chose qui se concrétise, il voulait en faire partie. Et quand cela s'est fait, il a donc tenu ses promesses. Le bassiste, Frank, est vraiment très bon. C'est un ami de longue date, c'est aussi avec moi le seul français du groupe. Le clavier, cela a été plus compliqué, mais le choix c'est arrêté sur Richard Anderson de Majestic. Pour le chant, j'avais des idées bien précises de ce que je voulais. J'aime beaucoup les vibrés très amples, très larges, avec beaucoup d'émotions dans la voix. Une voix très claire, mais qui puisse aller dans différents registres, du grave à l'aigu. Finalement, en allant voir un concert de Pinck Cream 69, j'ai craqué pour la voix de David Readman. Dennis était le producteur, et comme ils sont dans le même groupe, cela a simplifié les choses. Ce qu'il faisait était différent, mais je le sentais bien dans ce créneau. Il s'est avéré qu'il convenait parfaitement. Je voulais vraiment qu'humainement cela se passe bien, car je ne suis pas connu, et cela aurait pu mal se passer s'il m'avait dit écoute, on va te montrer un peu.. Mais non, cela s'est très bien passé, et ils se sont investis à fond. Dans quel style situes-tu Sanctus Ignis ? Metal prog, forcément. Progressif car il y a différentes ambiances. Au départ, cela devait se faire pour orchestre et groupe, mais pour le premier on a fait plus simple (rires). On ne ressent donc pas le côté classique comme moi je l'aurais entendu. C'est du néo-classique. Comment s'est passée l'écriture ? Au départ, je composais uniquement pour de l'instrumental. Moi, mon truc, c'était les guitar hero. Donc j'ai envoyé les démos à Olivier Garnier, il avait beaucoup aimé mais on est venu au point de se dire qu'il fallait du chant. A partir de là, je me suis mis à composer pour des titres chantés, il y a plus de deux ans. Quels sont les thèmes abordés ? De façon imagée, c'est une confrontation intérieure sur les deux personnalités que l'on a. En gros, le bien et le mal, le yin et le yang, de façon imagée. Il n'y a rien de direct, pour ne pas que cela soit barbant. Par exemple, Seven Lands of Sin, celle de 11 minutes, parle d'un gars qui a péché toute sa vie et quand il arrive à sa mort, il a sept agonies à faire, donc sept mort différentes et à chaque fois il doit purger sa peine devant sept dieux différents. Second Sight parle d'un gars qui a la possibilité de voir dans l'avenir, de voir ce que va devenir la terre. Dans In Nomine, c'est la même personne que dans Seven Lands of Sins, qui prie la vierge pour lui pardonner de tout ce qu'il a fait jusqu'à maintenant. The Stingless Violin parle de l'impuissance face à la mort. On retrouve un peu tous ces sujets-là. Je précise que je ne suis pas quelqu'un de spécialement négatif, mais la musique n'est pas trop joyeuse, et la remise en question que l'on se fait à la fin de sa vie m'intéresse. Tu as été repéré très vite, dès la démo Vision. Te sens-tu chanceux, ou est-ce tout simplement l'aboutissement d'un travail acharné ? Chanceux, car il y a beaucoup de très bons musiciens. J'ai eu la chance de rencontrer des gens qui appréciaient ce que je faisais. J'ai beaucoup travaillé, j'ai donné mon maximum. C'est un peu des deux. |