Amon Amarth

 

Entretien avec Johan - par Fab' et Geoffrey
 
Rechercher : dans l'interview

Comment c'est passé le dernier No Mercy festival ?
On a passé de très bons moments. On a eu la chance d'y participer. Joué avec Marduk était excellent.

Et cette première tournée américaine en tête d'affiche?
(rires). En fait, c'était un accident (rires). On était sensé ouvrir pour Marduk, mais à cause de certains problèmes, nous avions deux choix : ou nous rentrions à la maison, ou nous faisions la tournée sur trois semaines au lieu de quatre. Bien sur, nous avons choisi de tourner !

Peux tu présenter le nouvel album ?
C'est une nouvelle étape pour nous. Il est plus mélodique et un peu plus épique. C'est une combinaison de nos deux premiers albums et de The Crucher.

L'album a était enregistré avec Berno. Quelles sont les différences avec Peter Tägtgren, qui avait produit les précédents?
Il n'y a pas vraiment de différences, un studio est toujours un studio. Bien sûr, face à Peter il a moins d'expérience, mais il est très bon dans ce qu'il fait.

Le son est quand même plus massif qu'auparavant…
Je pense que cela est du au matériel utilisé. Berno utilise l'analogique, qui donne plus de chaleur au son, alors que Peter lui utilise du matos entièrement numérique. Nous aussi, nous avons évolué, nous avons grandi suffisamment pour savoir quel son nous voulions. Le mastering a était très important aussi.

Tu es d'accord si je dis que c'est votre album le plus heavy ?
Oui, dans le sens où nous le voulions plus mélodique, sans compromettre la marque de fabrique Amon Amarth. Nous avions besoin de plus de passages calmes et plus épiques.

La batterie a toujours eu une place particulière dans votre musique, spécialement sur cet album…
Nous avons toujours attaché de l'importance à la batterie, qui donne de la consistance aux morceaux. Je pense que pour les albums, nous travaillerons de plus en plus autour de la batterie, comme nous l'avons fait ici. De plus, Fredrik a beaucoup progressé, nous tirerons le meilleur de lui.

Ton chant est beaucoup plus profond, plus guttural…
Exactement. C'est ce que j'ai voulu faire. La musique et les textes demandaient que le chant soit plus profond, plus sombre et plus sinistre. Non plus un cri agressif mais quelque chose de plus menaçant. Nous nous sommes aussi focalisés sur le chant car Berno y a apporté une attention particulière, il avait plein d'idées.

Qui est contre le monde (NDLR : référence au titre de l'album) ?
(rires) Amon Amarth bien sûr (rires). Nous ne nous battons pas contre tout le monde, mais il s'agit de la bataille que nous menons chacun tous les jours pour survivre. Il y a beaucoup de symboles dans le titre. C'est un résumé de notre carrière aussi !

C'est le thème qui se dégage de l'album ?
Dans un morceau oui.

Et les autres ?
Il y a principalement des histoires de Vikings, avec la fin du monde et toutes leurs mythologies. Elles résument la mort de l'ancien Amon Amarth et marquent une nouvelle étape. Nous avons tellement grandi qu'il faut aller encore plus loin.

Death In Fire est sûrement avec Versus The World et Down The Slopes Of Death, la plus agressive ainsi que la plus puissante de tout l'album. Elle possède une rythmique lourde, très pesante, avec des riffs tonitruants parsemés de bonnes mélodies et harmonies, faisant ressortir une férocité et une agression qui vous attaque directement. Au niveau des paroles, le texte parle de la fin du monde, où tout finira sous les flammes.
For The Stabwounds In Our Backs, démarre plus calmement pour passer d'une atmosphère de pur enfer à quelque chose de plus mélodique. Le texte de cette chanson est basé sur une partie de la légende de Ragnarök (la fin du monde dans la mythologie nordique) où les morts se lèveront de leur tombe et guidés par Loke attaqueront les dieux Asa dans la bataille finale.
Where Silent Gods Stand Guard est avec Across The Rainbow Bridge, la plus non-Amon Amarth des chansons que possède l'album. C'est quand même fortement du Amon Amarth mais moins que les autres. Elle est beaucoup plus calme, avec un tempo lent, construite plus comme une ballade. Pour cette chanson, j'ai voulu écrire des paroles complètement à l'opposé de la musique. Le texte parle d'un homme très malade qui croit fermement que tous les hommes qu'il tue seront ses esclaves dans son "après vie", à condition qu'il mange leurs yeux, boive leur sang, et sacrifice leur crâne aux dieux. Ces rites sont perpétués dans son propre temple où des statues des dieux sont érigées. C'est l'endroit : Where Silent Gods Stand Guard.
Vs The World, est une pure agression sonore. Elle commence doucement pour mieux éclater par la suite. Le texte relate l'histoire du groupe que nous sommes. Depuis là où nous avons commencé jusqu'à maintenant, tout est écrit avec des métaphores, mais il est très facile de comprendre l'histoire en lisant entre les lignes.
Across The Rainbow Bridge. Un an auparavant, une chanson de ce type n'aurait jamais passé le stade de première demo, mais nous vivons dans un monde qui bouge et Amon Amarth change un peu aussi ! C'est la chanson, la plus mélodique de l'album, avec une certaine mélancolie et de tristes harmonies et mélodies. Les paroles de cette chanson racontent l'histoire d'un homme qui vécu une vie longue et prospère et qui livra de nombreuses batailles. Tous ses amis furent appelés à Valhalla, mais pas lui. Se sentant vieux, il voulu mourir avec les honneurs plutôt que de mourir comme une vieil homme malade. Alors il marcha Across the Rainbow Bridge pour rejoindre Valhalla.
Down The Slopes Of Death, une chanson très heavy, très brutale. Cette chanson nous reparle du concept principal de l'album : Ragnarök. C'est l'histoire de comment Oden se sort de la bataille finale pour rencontrer son destin qui l'attend : Fenris.
Thousand Years Of Oppression est sûrement la chanson la plus épique de l'album. Méticuleusement construite depuis le début jusqu'à la fin pour créer un réel support aux paroles. Thèmes relatant de l'oppression religieuse en général, et sur l'oppression chrétienne et l'esprit scandinave plus particulièrement. Ma soeur a écrit ces paroles, et se sont mes paroles préférées de tout l'album. Probablement du au sens dans lequel les paroles et la musique s'assemblent.
Bloodshed est une chanson de pure brutalité. Le texte de cette chanson parle encore une fois de la légende de Ragnarök, mais cette fois ci écrite sous un angle différent. C'est l'histoire de deux frères qui n'arrêtent pas de se battre l'un contre l'autre pouvant aller jusqu'à la mort. Il est dit dans Völuspa (la légende qui prédit Ragnarök) que les frères seraient les fléaux l'un de l'autre.
Enfin, And Soon The World Will Cease To Be est musicalement la chanson qui nous a amené aux thèmes les plus mélancoliques et mélodiques. Une chanson très émotionnelle que ce soit musicalement ou au niveau des paroles. Je crois que je ne dois pas expliquer la signification du texte car sûrement que la plupart d'entre vous l'auront comprise avec le titre.

Vous allez sortir une "Viking edition" de l'album, peux tu nous en dire plus ?
C'est un peu pour marquer les 10 ans du groupe. C'est quelque chose que nous n'avions jamais fait, une sorte de cadeau pour les fans. Nous avons réenregistré la chanson Victory's March, avec des paroles en allemand, c'était un peu bizarre (rires). Et nous avons remasterisé nos démos et ajouté des morceaux rares, comme la reprise de Black Sabbath, enregistré à la base en 1993.. Tout ça en plus du nouvel album.

Joli cadeau pour les fans…
(rires). Et uniquement pour eux, le son est horrible (rires). C'était marrant à faire.

Comment vois tu la montagne du désespoir (traduction d'Amon Amarth en français) dans quelques années?
Vivre de notre musique, pour nous focaliser que là-dessus et rien d’autre. Pouvoir composer de nouveaux morceaux que les gens aimeront !

Quels groupes t'ont impressionnés dernièrement?
… (rires)… Hum… (rires). Entombed, avec Morning Stars, Vomitory avec Blood Rapture et … c'est tout ! (rires).

Que du metal suédois ?
Oui (rires)… Mais aussi des vieux trucs, comme Motorhead. Quoique j'aime aussi Rammstein, même si c'est un peu popisant.

Remarque, maintenant que tu chantes en allemand, pourquoi pas faire un morceau avec eux (rires)?
(rires).. Plutôt mourir ! (rires).

Un mot pour les lecteurs de Noise ?
Oui !! Achetez le disque !! (rires)