Comment
c'est passé le dernier No Mercy festival ?
On a passé de très bons moments. On a eu la chance d'y
participer. Joué avec Marduk était excellent.
Et
cette première tournée américaine en tête
d'affiche?
(rires). En fait, c'était un accident (rires). On était
sensé ouvrir pour Marduk, mais à cause de certains problèmes,
nous avions deux choix : ou nous rentrions à la maison, ou nous
faisions la tournée sur trois semaines au lieu de quatre. Bien
sur, nous avons choisi de tourner !
Peux
tu présenter le nouvel album ?
C'est une nouvelle étape pour nous. Il est plus mélodique
et un peu plus épique. C'est une combinaison de nos deux premiers
albums et de The Crucher.
L'album
a était enregistré avec Berno. Quelles sont les différences
avec Peter Tägtgren, qui avait produit les précédents?
Il n'y a pas vraiment de différences, un studio est toujours
un studio. Bien sûr, face à Peter il a moins d'expérience,
mais il est très bon dans ce qu'il fait.
Le
son est quand même plus massif qu'auparavant…
Je pense que cela est du au matériel utilisé. Berno utilise
l'analogique, qui donne plus de chaleur au son, alors que Peter lui
utilise du matos entièrement numérique. Nous aussi, nous
avons évolué, nous avons grandi suffisamment pour savoir
quel son nous voulions. Le mastering a était très important
aussi.
Tu
es d'accord si je dis que c'est votre album le plus heavy ?
Oui, dans le sens où nous le voulions plus mélodique,
sans compromettre la marque de fabrique Amon Amarth. Nous avions besoin
de plus de passages calmes et plus épiques.
La
batterie a toujours eu une place particulière dans votre musique,
spécialement sur cet album…
Nous avons toujours attaché de l'importance à la batterie,
qui donne de la consistance aux morceaux. Je pense que pour les albums,
nous travaillerons de plus en plus autour de la batterie, comme nous
l'avons fait ici. De plus, Fredrik a beaucoup progressé, nous
tirerons le meilleur de lui.
Ton
chant est beaucoup plus profond, plus guttural…
Exactement. C'est ce que j'ai voulu faire. La musique et les textes
demandaient que le chant soit plus profond, plus sombre et plus sinistre.
Non plus un cri agressif mais quelque chose de plus menaçant.
Nous nous sommes aussi focalisés sur le chant car Berno y a apporté
une attention particulière, il avait plein d'idées.
Qui
est contre le monde (NDLR : référence au titre de l'album)
?
(rires) Amon Amarth bien sûr (rires). Nous ne nous battons pas
contre tout le monde, mais il s'agit de la bataille que nous menons
chacun tous les jours pour survivre. Il y a beaucoup de symboles dans
le titre. C'est un résumé de notre carrière aussi
!
C'est
le thème qui se dégage de l'album ?
Dans un morceau oui.
Et
les autres ?
Il y a principalement des histoires de Vikings, avec la fin du monde
et toutes leurs mythologies. Elles résument la mort de l'ancien
Amon Amarth et marquent une nouvelle étape. Nous avons tellement
grandi qu'il faut aller encore plus loin.
Death
In Fire
est sûrement avec Versus The World
et Down The Slopes Of Death, la
plus agressive ainsi que la plus puissante de tout l'album. Elle possède
une rythmique lourde, très pesante, avec des riffs tonitruants
parsemés de bonnes mélodies et harmonies, faisant ressortir
une férocité et une agression qui vous attaque directement.
Au niveau des paroles, le texte parle de la fin du monde, où
tout finira sous les flammes.
For The Stabwounds In Our Backs,
démarre plus calmement pour passer d'une atmosphère de
pur enfer à quelque chose de plus mélodique. Le texte
de cette chanson est basé sur une partie de la légende
de Ragnarök (la fin du monde dans la mythologie nordique) où
les morts se lèveront de leur tombe et guidés par Loke
attaqueront les dieux Asa dans la bataille finale.
Where Silent Gods Stand Guard
est avec Across The Rainbow Bridge,
la plus non-Amon Amarth des chansons que possède l'album. C'est
quand même fortement du Amon Amarth mais moins que les autres.
Elle est beaucoup plus calme, avec un tempo lent, construite plus comme
une ballade. Pour cette chanson, j'ai voulu écrire des paroles
complètement à l'opposé de la musique. Le texte
parle d'un homme très malade qui croit fermement que tous les
hommes qu'il tue seront ses esclaves dans son "après vie",
à condition qu'il mange leurs yeux, boive leur sang, et sacrifice
leur crâne aux dieux. Ces rites sont perpétués dans
son propre temple où des statues des dieux sont érigées.
C'est l'endroit : Where Silent Gods Stand
Guard.
Vs The World, est une pure agression
sonore. Elle commence doucement pour mieux éclater par la suite.
Le texte relate l'histoire du groupe que nous sommes. Depuis là
où nous avons commencé jusqu'à maintenant, tout
est écrit avec des métaphores, mais il est très
facile de comprendre l'histoire en lisant entre les lignes.
Across The Rainbow Bridge. Un
an auparavant, une chanson de ce type n'aurait jamais passé le
stade de première demo, mais nous vivons dans un monde qui bouge
et Amon Amarth change un peu aussi ! C'est la chanson, la plus mélodique
de l'album, avec une certaine mélancolie et de tristes harmonies
et mélodies. Les paroles de cette chanson racontent l'histoire
d'un homme qui vécu une vie longue et prospère et qui
livra de nombreuses batailles. Tous ses amis furent appelés à
Valhalla, mais pas lui. Se sentant vieux, il voulu mourir avec les honneurs
plutôt que de mourir comme une vieil homme malade. Alors il marcha
Across the Rainbow Bridge pour
rejoindre Valhalla.
Down The Slopes Of Death, une
chanson très heavy, très brutale. Cette chanson nous reparle
du concept principal de l'album : Ragnarök. C'est l'histoire de
comment Oden se sort de la bataille finale pour rencontrer son destin
qui l'attend : Fenris.
Thousand Years Of Oppression est
sûrement la chanson la plus épique de l'album. Méticuleusement
construite depuis le début jusqu'à la fin pour créer
un réel support aux paroles. Thèmes relatant de l'oppression
religieuse en général, et sur l'oppression chrétienne
et l'esprit scandinave plus particulièrement. Ma soeur a écrit
ces paroles, et se sont mes paroles préférées de
tout l'album. Probablement du au sens dans lequel les paroles et la
musique s'assemblent.
Bloodshed est une chanson de pure
brutalité. Le texte de cette chanson parle encore une fois de
la légende de Ragnarök, mais cette fois ci écrite
sous un angle différent. C'est l'histoire de deux frères
qui n'arrêtent pas de se battre l'un contre l'autre pouvant aller
jusqu'à la mort. Il est dit dans Völuspa (la légende
qui prédit Ragnarök) que les frères seraient les
fléaux l'un de l'autre.
Enfin, And Soon The World Will Cease To Be
est musicalement la chanson qui nous a amené aux thèmes
les plus mélancoliques et mélodiques. Une chanson très
émotionnelle que ce soit musicalement ou au niveau des paroles.
Je crois que je ne dois pas expliquer la signification du texte car
sûrement que la plupart d'entre vous l'auront comprise avec le
titre.
Vous
allez sortir une "Viking edition" de l'album, peux tu nous
en dire plus ?
C'est un peu pour marquer les 10 ans du groupe. C'est quelque chose
que nous n'avions jamais fait, une sorte de cadeau pour les fans. Nous
avons réenregistré la chanson Victory's March, avec des
paroles en allemand, c'était un peu bizarre (rires). Et nous
avons remasterisé nos démos et ajouté des morceaux
rares, comme la reprise de Black Sabbath, enregistré à
la base en 1993.. Tout ça en plus du nouvel album.
Joli
cadeau pour les fans…
(rires). Et uniquement pour eux, le son est horrible (rires). C'était
marrant à faire.
Comment
vois tu la montagne du désespoir (traduction d'Amon Amarth en
français) dans quelques années?
Vivre de notre musique, pour nous focaliser que là-dessus et
rien d’autre. Pouvoir composer de nouveaux morceaux que les gens
aimeront !
Quels
groupes t'ont impressionnés dernièrement?
… (rires)… Hum… (rires). Entombed, avec Morning Stars,
Vomitory avec Blood Rapture et … c'est tout ! (rires).
Que
du metal suédois ?
Oui (rires)… Mais aussi des vieux trucs, comme Motorhead. Quoique
j'aime aussi Rammstein, même si c'est un peu popisant.
Remarque,
maintenant que tu chantes en allemand, pourquoi pas faire un morceau
avec eux (rires)?
(rires).. Plutôt mourir ! (rires).
Un
mot pour les lecteurs de Noise ?
Oui !! Achetez le disque !! (rires)