Peux tu nous présenter le groupe ?
Sebastián : Nous sommes un groupe de quatre metaleux chiliens. Et il n’y a rien de mieux que de nous écouter pour avoir une opinion de notre musique. (ndlr : ça a le mérite d’être clair et juste !)

Pourquoi avoir appelé votre groupe, Coprofago ?
Nous avons baptisé le groupe il y a environ 8 ans, nous étions alors des adolescents se fixant sur un nom au style bien death ! Je sais que Coprofago sonne plus comme un groupe de grindcore porno-gore old-school, mais j’aime ce nom, et c’est notre nom depuis tant d’années et... tout le monde devrait essayer de manger une petite portion de merde au petit déjeuner. (rires)

Est il difficile de faire du metal au Chili ?
Il n’y a pas de bon label ici qui supporte la scène metal, ni le rock d’ailleurs. 90% des groupes travaillent avec leur propre argent, et les musiciens gèrent eux même leur business. Le travail non musical est la cause de 80% des splits.

Genesis est vraiment impressionnant ! Avez vous beaucoup travaillé pour arriver à une telle maturité ?
Nous avons travaillé comme des porcs pour finaliser cet album, beaucoup de dur labeur. Je pense que nous sommes toujours à la recherche et que nous chercherons toujours de nouvelles manières pour nous exprimer. … A propos de la maturité, je pense que la maturité musicale est de faire la bonne musique au bon moment, et je ne parle pas des opportunités financières. Ce point de vue est donc de faire ce que tes oreilles ont envie d’entendre, sorte de langage que tu développes et qui reflète ta personnalité et dans lequel tu te sens confortable… peut être pas au début, pour des raisons techniques, mais au fur à mesure ça devient naturel, après des années de travail et d’étude. Je pense également qu’il est important de prendre en compte le contexte général de la musique dans lequel on se situe. Je suis content de Genesis mais nous avons encore beaucoup à faire.

Comment travaillez vous au sein du groupe ? Qui compose les morceaux ?
La composition des morceaux est très tyrannique dans son fonctionnement. Nous n’écrivons pas la musique ensemble. Nous écrivons et enregistrons des chansons individuellement, ensuite chacun de nous montre aux autres ce qu’il a fait. Si tout le monde aime, nous commençons à répéter ensemble, et alors tout le monde participe avec des arrangements et des changements de structures.

Travaillez vous de telle sorte à être technique ou non ?
Nous travaillons dans le sens à créer la musique que l’on aime. Si le résultat est technique, c’est bien, si il ne l’est pas, c’est bien aussi.

Comment décris tu votre musique ?
Mmmm, sur Genesis, le rythme est la base de presque tous les morceaux, tout est clean et sous contrôle, je pense que Genesis est un bon exemple de l’équilibre entre la puissance et l’élégance exprimées parfois par une voie complexe et parfois par une fois très simple. … Je pense que le nouvel album sera moins “corradini” (pas aussi poli), mais plus complexe et plus brutal. Certaines personnes pensent que Genesis est brutal et déjanté… c’est juste une question de perception.

Peux tu me parler de vos influences ? Meshuggah en est elle une ?
Meshuggah est un super groupe, je pense qu’ils contribuent à la musique populaire d’aujourd’hui. (ndlr : ????). Ils ont certainement influencé notre musique comme Pestilence, Cynic, Atheist et d’autres l’ont fait. Nous avons beaucoup d’influences, en passant du grindcore aux compositeurs classiques… mais la liste est trop longue pour être citée.

Les paroles sont en anglais, n’avez-vous pas envie de chanter en espagnol comme A.N.I.M.A.L ou Brujeria ?
Non, j’aime l’anglais pour les growling, je changerai juste pour l’allemand. J’aime l’espagnol pour parler et je pense que c’est le meilleur langage pour la musique mélodique.

Genesis est un concept album, non ? De quoi parle t-il ?
Oui, c’est l’histoire d’un homme qui par des influences extérieures perd sa voie de perception et gagne des sens qui l’aident à comprendre son environnement et à se comprendre lui même. Ca lui permet de connaître la chaîne des événements universels depuis la nuit des temps. Mais pendant ce changement, il réalise l’implication destructrice de la race humaine sur “tout” et comment sa conception de la réalité l’empêche d’atteindre un plus haut niveau d’abstraction.

Etes vous en train de bosser sur le prochain album ?
Oui, monsieur !

Avez vous une date de sortie pour ce nouvel album ?
Septembre 2003

Avez vous tourné pour Genesis ? Où ?
Non, seulement au Chili.

Sera t-il possible dans le futur de vous voir en Europe et en France plus particulièrement ?
J’espère que oui, il faut que vous fassiez pression sur Sekhmet Records. (rires). Non, sérieusement, nous espérons jouer en Europe après la sortie de notre prochain album.

Pensez vous devenir les "Sepultura" de la scène metal chilienne ?
Non, pas du tout, je pense que les “hero bands” n’existent plus aujourd’hui, pendant la tournée d’Arise, les membres de Sepultura étaient des héros en Amérique latine, ils ont fait beaucoup pour l’émergence des groupes sud-américains et c’était vraiment un super groupe. Je suis un gros fan de Sepultura. Mais aujourd’hui les choses marchent différemment.

Qu’espérez vous avec votre prochain album ?
Amener notre musique un pas plus loin et tourner en Europe, car vous nous avez énormément supporté.

Que penses tu du boulot de Sekhmet Records ? La seule chance pour nous de vous découvrir !
Nous sommes très reconnaissants. Ils sont très professionnels et c’est un plaisir de travailler avec eux.

Un dernier mot ?
Merci pour votre énorme soutien, essayez d’avoir Genesis et pour ceux qui nous connaissent déjà... Le nouvel album arrive, et j’espère que vous allez l’aimer. Nous faisons de gros efforts pour essayer de jouer en France l’année prochaine. See you soon & take care.
Contactez nous à partir de notre site : www.coprofago.com ou par mail : mail@coprofago.com