Joey Cape s'explique sur ce nouvel et tant attendu album de Lagwagon

Entretien avec Joey - par Geoffrey
 
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The wait

"Pardon, nous sommes stupides". Ainsi se termine le livret de Blaze. Avez-vous trouvé le temps long, ces cinq dernières années ? Et pourquoi une aussi longue absence ?
Je crois que nous nous sommes égarés. Pendant un long moment, nous n’avons pas réussi à mettre au point notre "alchimie". Quand un groupe a été formé depuis aussi longtemps que Lag Wagon, cela arrive. Je me félicite que nous ayons survécu à cela et j’aime ce disque.

Il semblerait que le disque ait été prêt depuis un bon moment. Pourquoi avoir choisi d'attendre? Parlez-nous du travail d’écriture...
Nous avons enregistré quatre fois et chaque fois, nous avons fait de la merde. Nous ne voulons pas sortir un disque dont nous ne puissions pas être fiers. Heureusement, FatRecords est sympa et n’a pas mis la pression sur LagWagon. Ca vaut toujours le coup d’attendre, si c’est la qualité du disque qui tire bénéfice du délai supplémentaire …

Quelques titres, comme "Never Stops", ont été enregistrés une seconde fois (ils étaient disponibles, dans différentes compilations, dans une autre version). Pourquoi cela ? N'étiez-vous pas satisfaits du résultat ?
Nous avons enregistré "Never Stops" pour Blaze, mais nous l'avons fini avant les autres titres. Donc, nous l'avons mis dans la Fat Compilation. J'ai changé quelques parties vocales pour Blaze parce que je ne les ai trouvées qu'après avoir achevé la première version. J'ai pensé que la chanson serait meilleure avec les nouvelles mélodies et harmonies.

Y a-t-il davantage de pression quand on est "la joie et la fierté" de Fat Wreck (cf la e-card pour le nouveau disque), et qu'on doit produire un nouveau disque ?
Oui, cette appellation nous tue !

Blaze it

Serez-vous d'accord si je dis que Blaze est un parfait accord entre la spontanéité dans "let's talk about feelings" et les mélodies de Double Plaidinium ?
Je pense vraiment que Blaze est une alliance des anciens et nouveaux sons de Lag Wagon, mais je n'y vois pas autant de différences que vous. C'est difficile de porter un regard critique sur un groupe dont on fait partie.

Votre expérience avec Bad Astronaut a-t-elle eu une influence sur ce nouveau disque ? Ca parait assez évident , dans des titres comme Burn, ou Billy Club ...
Oui, mais Bad Astronaut me permet de faire ce que je ne peux pas toujours faire avec LagWagon. J'essaie d'éviter l'écueil qui serait que si je chante et j'écris pour deux groupes, ils vont obligatoirement se ressembler. LagWagon a un son plus agressif que Bad Astronaut.

De quoi parlent les textes ?
J'écris des textes qui s'accordent avec la mélodie. Quoi que j'entende. Généralement, ce qui accroche plus particulièrement dans la chanson traduit bien en fait toute la chanson. Je débute par une chanson, et j'en développe le thème.

Qui est E dagger ?
La femme de Fat Mike. C'est une très bonne amie, et elle a chanté dans la chanson.

America

La dernière fois que vous vous êtes produit dans ma ville (Lille, France), c'était avec Blink 182. Que pensez-vous de cette nouvelle génération de punkrockers, plus "commerciaux", plus "grand public" ? Cela sert-il la musique punk, finalement ?
Punk a tellement d'acceptions différentes, selon tant de personnes différentes ... je fais de la musique et certains la qualifient de punk. Je ne me préoccupe pas de ce que font les autres groupes. Je pense que des termes comme "grand public", "commercial", "élitiste" ne sont que des termes de marketing. Ces distingos ne m'intéressent pas. Si j'aime une chanson, je l'écoute et je ne m'occupe pas de son statut commercial.

Beaucoup de chose ont changé dans votre pays. Que signifie pour vous aujourd'hui le fait de vivre aux Etats-Unis ? Cela vous convient-il ?
Non, cela ne me convient pas. Je suis très déçu par notre gouvernement actuel, et par ceux qui l'ont mis en place. C'est une vieille histoire. Sa ligne politique et économique enrichit les riches et appauvrit les pauvres. Les Américains accordent à leur gouvernement trop de libertés, et ne lui posent pas assez de questions. L'Amérique est inquiète et moi je suis concerné... car je suis américain, géographiquement et affectivement. Le 11/09 aurait dû amener à une vue plus globale, plus mondiale, mais sur beaucoup d'Américains, l'effet a été inverse. Les Américains ont peur, et ce gouvernement se sert de cette peur pour justifier ses actes. Nous avons besoin d'un changement de régime.

Future

Finalement, Blaze est maintenant disponible. Que ressentez-vous ?
Je suis soulagé et j'attends avec impatience la tournée.

Quand vous lancerez-vous de nouveau à la conquête des scènes européennes ?
Aout et Septembre

Un dernier mot pour les lecteurs de Noise ?
Be Nice!